Nord-Kivu : Des obstacles liés aux droits à la santé sexuelle des déplacées, et des femmes enceintes identifiés par des femmes journalistes

Le collectif des femmes journalistes (CFJ) compte rédiger un document de plaidoyer pour valoriser les droits sexuels et reproductifs des femmes déplacées internes, adolescentes, et des survivantes du VIH. C’est ce qui a été annoncé samedi 3 février dernier à l’issu du quatrième et dernier atelier portant sur l’analyse de la situation des droits sexuels et reproductifs des déplacées internes, des adolescentes et des survivantes du VIH.

Des participants notamment des femmes enceintes, des déplacées, des survivantes du VIH, et des adolescents (es), une trentaine ont d’abord évoqué plusieurs obstacles relatifs à la thématique. C’est à l’instar de cette femme enceinte s’exprimant sous anonymat. « La communauté n’a pas assez d’informations sur la santé sexuelle. Je suis mariée, et j’ai eu des problèmes avec la toute dernière grossesse, mais mon époux n’a pas été d’accord pour qu’on fasse le planning familial. Tout ça parce qu’il ignore mes droits », relate la mère de famille.

Du côté des jeunes, les défis sont énormes. Sylvie, une fille de 17 ans déplore du fait que la santé sexuelle est classée par les sujets tabous en famille. « Sont rares des parents qui peuvent parler de la sexualité à leurs filles. Une fille en activité de reproduction va constater le développement de ses organes, mais elle ne va pas bénéficier des renseignements auprès de ses parents. Et nombreuses sont engrossées faute d’informations », explique l’adolescente.

Un point de vue soutenu par une autre participante qui ajoute : « Dans tous les hôpitaux, il n’y a pas des services de santé sexuelle. C’est un grand défi ». Des obstacles parmi tant d’autres capitalisés par des femmes journalistes réunis au sein du CFJ, indique Gentille Mugeni, coordonnatrice du projet.

« Nous allons élaborer un document de plaidoyer qui sera remis aux autorités à tous les niveaux pour enfin palier à ces obstacles, parce que les participants ont également évoqué l’impunité des violeurs. Donc, les instances judiciaires doivent également intervenir », martèle Mme Mugeni.

Dans les zones de santé de Butembo, Beni et Vuhovi, le consortium CJF et PPSSP exécutent le projet intitulé « Rapprocher la santé sexuelle et reproductive aux populations vulnérables en mettant l’accent sur les adolescents et les femmes déplacées survivantes de violences sexuelles et sexistes », avec l’appui de Farmamundi.

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net