Explosion des violences contre les enfants dans l’est de la RDC : Une situation catastrophique à l’échelle humanitaire, alerte l’UNICEF

Une des enfants dans un camp des déplacés au Nord-Kivu, (Ph, JDN archive)

Des enfants désemparés dans un camp des déplacés au Nord-Kivu, en RDC (Ph, archive 2015, JDN)

Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) exprime une inquiétude profonde face à l’escalade dramatique des violations graves des droits des enfants dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC). En effet, le nombre de signalements a triplé depuis le début de la dernière vague de violence le 24 janvier 2025, avec des conséquences terrifiantes pour les enfants vulnérables.

Des enfants dans un camp des déplacés au Nord-Kivu ramassent des caillases pour revendre, (Ph, 2015 JDN illustration)

Les données recueillies révèlent une hausse alarmante des abus : les cas de violences sexuelles ont plus que doublé, les enlèvements ont été multipliés par six, les meurtres et mutilations par sept, et les attaques contre les écoles et les hôpitaux ont explosé, atteignant une augmentation de 1 200 %. « Nous appelons d’urgence à un arrêt immédiat de ces actes violents et inacceptables contre les enfants », a déclaré Jean-François Basse, Représentant par intérim de l’UNICEF en RDC. « Ce conflit détruit des familles, crée une insécurité totale et menace de faire perdre les avancées réalisées au fil des années. Les enfants, y compris ceux vivant dans la rue, nous disent avoir peur pour leur vie. »

L’escalade des hostilités a provoqué un effondrement des services vitaux. Des milliers d’écoles restent fermées, des enfants ont été séparés de leurs familles, et l’absence de services de sécurité et de justice, exacerbée par les combats et la prolifération des armes, expose de façon particulièrement vulnérable les plus jeunes.

L’UNICEF est aussi gravement préoccupé par le recrutement massif de jeunes enfants par des groupes armés. Cela aggrave les risques d’enlèvements et d’enrôlements forcés. La RDC détient l’un des pires bilans mondiaux en matière de recrutement d’enfants depuis le début des enregistrements en 2005.

En réponse, les Nations Unies collaborent avec le gouvernement de la RDC dans le cadre d’un plan d’action signé en 2012 pour mettre fin au recrutement d’enfants et à d’autres violations graves, telles que les violences sexuelles. Depuis janvier 2025, l’UNICEF et ses partenaires ont vérifié 5 639 recrues potentielles, dont 302 femmes et filles, et ont identifié 63 enfants, dont 12 filles, qu’ils ont aidés à retrouver leurs familles.

Dans un contexte aussi désastreux, l’UNICEF œuvre activement pour réunir les enfants non accompagnés avec leurs proches. À ce jour, 1 200 enfants ont été identifiés dans l’est du pays, dont 720 ont déjà été réunis avec leurs familles. Les efforts se poursuivent pour placer les autres enfants dans des familles d’accueil et poursuivre les recherches pour retrouver leurs parents.

L’UNICEF lance un appel à toutes les parties au conflit pour qu’elles cessent immédiatement ces violations graves des droits des enfants et respectent le droit international, conformément à la Convention internationale relative aux droits de l’enfant et à la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Des mesures concrètes doivent être prises pour protéger les civils et les infrastructures essentielles à leur survie.

Enfin, Jean-François Basse a insisté : « Il est impératif d’agir pour mettre fin à cette violence insupportable. Les responsables doivent rendre des comptes pour mettre fin à l’impunité qui entoure les violations graves contre les enfants en RDC. »

Christiane EKAMBO

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