Le pouvoir au Gabon a changé des mains. Les militaires ont fait un coup d’état et annoncé le renversement de régime ce mercredi 30 août. C’est le Général Brice Clothaire Oligui Nguema le nouvel homme fort qui prend les choses en mains. Toutes les institutions son dissoutes et les frontières fermées.
Ali Bongo Odimba au pouvoir depuis 2009 est mis sous résidence surveillé. Les putschistes ont porté leur choix sur le Général et commandant de la Garde Républicaine, Brice Clothaire Oligui Nguema pour prendre la direction du Gabon.
Alors que la junte militaire annonçait la prise du pouvoir ce mercredi 30 juin au Gabon et l’annulation de la réélection du président Ali Bongo, la présidente de la cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo a quitté le pays cette nuit pour la Turquie.
L’ancienne maitresse d’Omar Bongo père avec qui elle a eu deux enfants, surnommée 3M était à la tête de la plus haute juridiction du Gabon depuis sa création en 1991.
La Cour qu’elle a présidée pendant 32 ans a toujours été du côté du pouvoir, pour ne pas dire du côté « des Bongo ».
En 2009, la Cour qu’elle incarne valide l’élection largement contestée d’Ali Bongo.
Un journaliste joint au téléphone à Libreville, confirme : « Elle a toujours joué le jeu du régime en faisant toujours gagner la famille Bongo. En 2009, Ali Bongo n’avait jamais gagné les élections, même en 2016, tout a été trafiqué ».
Liesse populaire
Répondant à la question de savoir si ce coup d’état porte une lueur d’espoir au peuple Gabon, le confrère est plutôt rassurant. « Je pense que si les choses revenaient un peu dans l’ordre, le peuple gabonais serait un peu plus heureux. Il a tellement souffert depuis une trentaine d’années. On pense qu’il est grand temps qu’il y ait un nouveau souffle au Gabon, un soulagement », déclare le journaliste.
Et de poursuivre : « Les choses sont entrain de changer au Gabon et le peuple pourra à présent pouvoir respirer puisque la pauvreté a atteint la grande partie de la population. Les gens sont très mécontents ».
Depuis ce matin, après la confirmation du renversement d’Ali Bongo, le peuple Gabonais sillonne les rues pour manifester sa joie. Jusque là ; tout s’est passé sans heurts. « Tout se passe très bien, il n’y a pas des heurts, tout le monde est content. Nous souhaitons que ce contentement soit de longue durée », a affirmé des passants, nous rapporte le confrère
L’espoir d’une nouvelle ère
L’espoir renait du côté des populations gabonaises qui souhaitent que la transition au pouvoir se passe de manière pacifique et que les nouveaux dirigeants au pouvoir puissent mener à bien la barque du pays. Tous les regards sont tournés et fixés sur un nouveau fleurissement de l’économie nationale notamment sur le plan social et de la santé.
« Pour une population de moins de 2 millions d’habitants, ils du mal à joindre les deux bouts. On constate qu’une minorité seulement utilise l’argent du pays avec des dépenses fallacieuses à l’étranger », fait savoir le professionnel des médias.
Du côté de l’opinion publique et de l’opposition, l’heure est à l’attentisme, ils attendent la suite des événements. Le scénario plausible dans les heures ou jours qui suivent est le rapprochement des putschistes des politiques du pays, notamment la personne qu’on suppose avoir gagné, le professeur Albert Ondo Ossa.
Ce dernier, derrière lequel les principaux partis d’opposition se sont rangés, avait déjà dénoncé des «fraudes» du camp Bongo samedi 28 août, à deux heures de la fermeture des bureaux de vote, et demandé à être «déclaré vainqueur», a annoncé l’agence française AFP.
Christiane EKAMBO