Le parti uMkhonto weSizwe (MK), fondé en décembre 2023 par l’ancien président Jacob Zuma, a officiellement pris position en faveur de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, marquant ainsi une rupture nette avec la ligne traditionnelle de l’ANC de Cyril Ramaphosa.
Selon un document officiel publié récemment, le MK affirme que le Sahara occidental faisait historiquement partie du Maroc avant la colonisation espagnole du XIXᵉ siècle, et que la restitution de ce territoire en 1975 était conséquente avec l’intégrité territoriale marocaine . Le parti appelle à reconnaître la proposition marocaine d’autonomie permettant une gouvernance sahraouie locale tout en conservant la souveraineté de Rabat comme une option « réaliste » pour instaurer stabilité, paix et développement.
Un contraste avec l’ANC et la DA
Le parti de Cyril Ramaphosa, l’ANC, continue sa ferme alliance avec le Front Polisario. L’Alliance démocratique (DA), deuxième force d’opposition, reste quant à elle réservée et n’a pas soutenu explicitement le Maroc. Le MK désormais troisième force à la Chambre basse avec 58 députés, offre un point de vue nouveau dans le débat sud-africain sur la question sahraouie.
Ce soutien au Maroc pourrait avoir des répercussions diplomatiques majeures. Le MK appelle à un rapprochement entre l’Afrique du Sud et Rabat, rompant avec l’isolationnisme des dernières années et explorant une nouvelle façade de coopération économique et politique.
Le positionnement du MK prend racine dans la trajectoire politique de Jacob Zuma. Son meeting privé avec le roi Mohammed VI en 2017, lors du sommet UA‑UE à Abidjan, avait déjà semé la controverse au sein de l’ANC. Zuma avait alors évoqué la nécessité d’un dialogue continental, sans pour autant départager formellement la position de Rabat.
Le passage du MK du statu quo au soutien affirmé à la marocanité du Sahara occidental redéfinit les contours diplomatiques sud-africains : Diplomatiquement, l’Afrique du Sud pourrait glisser vers un repositionnement pragmatique, s’appuyant sur des intérêts économiques, et s’éloigner de sa posture historique pro-Polisario fait savoir le média monde.fr. Politiquement, ce choix renforce la stature montante du MK, susceptible de devenir un pivot influant dans le jeu post-électoral. Du côté régional, Rabat pourrait voir dans cette évolution une fenêtre pour redynamiser ses relations en Afrique australe, rompant son isolement.
Christiane EKAMBO
