Kinshasa : démolition des marchés pirates sur les grandes artères, des pleurs et grincements des dents

Kiosques et tables brûlés par la police nationale congolaise (PNC) depuis samedi 11 septembre à 22h sur les grands artères, carrefours de la ville de Kinshasa. L’ opération se poursuit encore cette semaine.

Situation de panique sur les grandes artères de Kinshasa lors de la démolition des marchés pirates à Kinshasa

Dans le souci d’assainir la capitale de la RDC, le gouverneur Gentiny Ngobila a donné l’ordre à la police nationale Congolaise de procéder à la démolition du marché pirate au niveau de la place centrale de la commune de Kintambo, communément appelé Magasin.

Dans la ville de Kinshasa, des commerces pullulent à travers les grandes artères, obstruant parfois les trottoir. Une situation qui dépayse totalement la ville, parfois à côté des inombrables immondices.

Des pleurs et des grincements des dents pour ces vendeurs hors-la-loi, dont les commerces ont été frappées de plein fouet, « la loi est dure mais c’est la loi ».  Les victimes se lamentent concernant la décision du numéro un de la ville. Selon eux, l’autorité les a surpris car ils n’ont pas reçu d’avertissement.

« Cette décision de Gentiny Ngobila est mal tombée et arrive au mauvais moment car nous n’avons pas eu le temps de nous préparer pour libérer la place et mettre nos produits à l’abri », explique certains tenanciers de ces petits commerces.

Emmanuel Mbala rencontré sur place s’est confié à journaldesnations.net en se plaignant: « Maintenant que nous sommes chassés de cet endroit comment allons-nous faire pour nourrir nos familles, prendre la charge des nôtres? C’est avec ce petit commerce que nous arrivons à nouer les deux bouts du mois car n’ayant pas d’autres activités ou un travail ».
Emmanuel Mbala poursuit: « Depuis la démolition du grand marché communément appelé zando, les travaux n’avancent pas, disons qu’ils n’ont pas encore commencé afin de nous permettre de nous installer, alors pourquoi venir s’acharner sur nous? »

Et de poursuivre : « Ils nous chassent d’ici pour aller où ? Nous n’avons pas d’autres emplois pour prendre soin de nos familles. L’ état lui-même n’as pas encore construit des marchés modernes comme ils nous le promet toujours. En ce qui concerne le grand marché ( zando), ils n’ont même pas encore commencé les travaux ».

S’adressant au numéro un de la ville, il poursuit: « Monsieur le gouverneur Ngobila, où irions nous encore ? si ce n’est pas kintambo magasin, alors, où est le peuple d’abord que le président nous parlent ? »

La décision de la fermeture du marché Central de Kinshasa ou Zando a été prise et annoncée mercredi 10 mars, par le Président de la République, après constat de la vétusté de ce lieu de négoce construit depuis plus de 50 ans. Par ailleurs les travaux de sa réhabilitation avancent à pas de tortue.

Bénie MAYENGO/ stagiaire