Kinshasa rejette le concordat avec Vatican

 
Après examen du traité entre la RD-Congo, représenté par Raymond Tshibanda, alors ministre des Affaires étrangères, et le Vatican, par Mgr Paul Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États du Saint-Siège, signé en mai 2016, le gouvernement RD-congolais réuni en conseil a refusé de ratifier ce Concordat.
En effet, si l’on ignore le contenu de ce contrat, un article publié à l’occasion de la signature de l’accord à Rome renseigne que le préambule de celui-ci insiste sur le fait que « l’État RD-congolais reconnais la place spéciale de l’église catholique. Retenons également que ce genre de traité insiste particulièrement sur un certain modus operandi entre l’État et l’église dans le secteur de la santé et de l’éducation. En France par exemple, le concordat signé en tout début du 20ème siècle donne à l’État français l’obligation de prendre en charge les prêtres, c’est-à-dire l’État les paient et les loge. Mais aussi, le traité rend obligatoire le cours de religion dans les établissements publics.
Il faut cependant signaler que ce contrat entre l’État français et le Saint-Siège est de plus en plus remis en question. Parmi les contestataires figure le Premier ministre Jean-Luc Melenchon. « La laïcité est la condition de la liberté de conscience de chacun, de l’égalité et de la fraternité entre tous les citoyens », soutient-il en demandant l’abrogation du concordat avec le Saint-Siège.
Point de vue qui épouse plutôt bien avec celui du gouvernement RD-congolais. « La RDC est un État laïc conformément à l’article premier de la Constitution », lit-on dans le compte rendu du dernier conseil des ministres. Puis: « Ce principe de laïcité comporte des principes fondamentaux suivants: garantie de la liberté de conscience et de culte; séparation de l’église et de l’Etat, partant, non ingérence dans le domaine de leurs compétences respectives; neutralité et impartialité de l’État à l’égard des confessions religieuses; égalité et non discrimination entre les confessions religieuses ».
Voyant certainement s’amenuiser l’influence de l’église catholique dans le vieux continent, le pape François trouve en Afrique l’avenir de l’église romaine, estime un spécialiste.
Depuis 2013, Rome a signé des accords avec beaucoup de pays africains, dont le Tchad, la Guinée équatoriale, le Soudan du sud, le Cap-vert, le Congo-Brazzaville, le Cameroun,… Le but est de mieux garantir les droits de l’église catholique qui est très présente dans l’éducation et la santé.
Hugo Robert Mabiala Bondo

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