Lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Représentante permanente adjointe du Maroc, Majda Moutchou, a vivement critiqué l’ambassadeur algérien pour son discours sur l’élargissement du mandat de la MINURSO, notamment en matière de droits de l’Homme. Selon la diplomate marocaine, ce dernier a adopté une approche marquée par un “deux poids, deux mesures flagrant et sélectif”, visant à manipuler la question du Sahara marocain à des fins politiques.
Réagissant à l’intervention de l’ambassadeur algérien, qui a proposé d’ajouter une composante des droits de l’Homme à la MINURSO, Mme Moutchou a souligné que cette position était “une manipulation politique sélective”. Elle a expliqué que la délégation marocaine avait été surprise par cette prise de position, qui représentait selon elle un exemple “de manipulation politique dans sa forme la plus pure”. Elle a également rappelé que le mandat de la MINURSO, défini par le Conseil de sécurité, est clair : superviser le cessez-le-feu, et ne comprend pas de mécanisme de surveillance des droits de l’Homme, contrairement à d’autres missions de l’ONU.
La diplomate marocaine a fait remarquer que sept des onze missions de paix de l’ONU n’incluent pas une composante de surveillance des droits humains, se demandant pourquoi l’Algérie semblait se concentrer uniquement sur la MINURSO. Elle a également souligné que la décision du Conseil de sécurité d’écarter une telle composante de la MINURSO en 2024 était un rejet clair et délibéré de cette demande, réaffirmant que la situation des droits de l’Homme au Sahara marocain ne justifiait pas une telle surveillance.
En réponse à l’argument de l’ambassadeur algérien sur les droits de l’Homme, Mme Moutchou a soulevé une question plus urgente : celle des camps de Tindouf, en Algérie, où des milliers de personnes vivent dans des conditions de violation flagrante des droits fondamentaux, privées de liberté de mouvement et soumises à des restrictions sévères. Elle a mis en lumière la contradiction de l’Algérie, qui se dit préoccupée par les droits de l’Homme au Sahara marocain, tout en négligeant la situation des populations vivant sous son contrôle.
En ce qui concerne le droit à l’autodétermination, la diplomate marocaine a dénoncé l’hypocrisie de l’Algérie, qui évoque ce principe pour le Sahara marocain tout en le refusant à d’autres peuples sous occupation. Elle a insisté sur le fait que le droit à l’autodétermination ne doit pas être utilisé de manière sélective pour des intérêts politiques, précisant que le Sahara fait partie intégrante du Maroc, un territoire qui appartient au Royaume depuis des siècles.
Enfin, Majda Moutchou a rappelé l’engagement constant du Maroc en faveur de la promotion des droits de l’Homme et a souligné que les efforts du Royaume se traduisent par des actions concrètes visant à garantir la dignité et le bien-être de ses citoyens.
Christiane EKAMBO (Source: MAP)