Los Angeles impose un couvre-feu et procède à des arrestations massives lors des manifestations anti-immigration

Des policiers en tenue anti-émeute lors des manifestations à Los Angeles le 10 juin 2025, (Ph. AFP)

Mardi 10 juin au soir, la police de Los Angeles (LAPD) a déclenché des « arrestations massives » après l’entrée en vigueur d’un couvre-feu dans le centre-ville (20 h–6 h), instauré pour contenir les manifestations contre la politique migratoire de l’administration Trump et prévenir les pillages et actes de vandalisme.

Peu après l’instauration de cette mesure, la police a signalé sur X que plusieurs groupes étaient toujours réunis malgré l’heure, déclenchant l’intervention immédiate en vertu du nouveau régime d’exception. Environ 10 à 25 personnes ont été interpellées pour non‑dispersion, selon le Los Angeles Times, tandis que d’autres sources telle que apnews.com évoquent près de 197 arrestations, y compris devant un tribunal fédéral et sur une autoroute locale.

Cet épisode s’inscrit dans une suite de heurts survenus depuis vendredi dernier, dénonçant les raids de l’ICE contre les personnes en situation irrégulière, avec des affrontements localisés entre manifestants et forces anti-émeute. La maire démocrate, Karen Bass, a justifié le couvre-feu par les 23 commerces pillés et les dégâts massifs imputés au vandalisme ;

Sur fond de tensions exacerbées, le président Donald Trump a ordonné le déploiement du Pentagone : près de 4 000 soldats de la Garde nationale et 700 Marines doivent être mobilisés pour soutenir la police locale et protéger les infrastructures fédérales. Ce renfort militaire a déclenché une vive controverse : le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a dénoncé un « abus de pouvoir éhonté » et a saisi la justice pour s’opposer à ce que des troupes militaires interviennent contre leurs propres citoyens.

Au Texas, le gouverneur républicain Greg Abbott a également annoncé le déploiement de la Garde nationale, soulignant que les manifestations pacifiques sont légales, mais que toute violence entraînerait des arrestations.

Donald Trump a quant à lui brandi la menace d’activer l’Insurrection Act. Il a justifié ces mesures comme nécessaires pour contenir l’« anarchie » et prévenir ce qu’il qualifie d’« invasion ennemie étrangère ».

Les manifestations ont rapidement gagné d’autres grandes villes américaines, notamment New York, Chicago, San Francisco et Austin, avec plusieurs centaines d’arrestations à travers le pays. À Los Angeles, après le couvre-feu, le calme est revenu en surface, bien que les tensions persistent derrière les barricades et en coulisses juridiques.

La Rédaction/journaldesnations.net

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