Mali: Décès de l’ancien Chef d’Etat Ibrahim Boubacar Keïta, le gouvernement de la transition salue la mémoire de « l’illustre disparu »

L’ex Chef d’État malien, Ibrahim Boubacar Keïta surnommé IBK, a rendu l’âme dans la matinée de ce 16 janvier à 9 heures exactement, à son domicile à Bamako, a annoncé l’Agence France-Presse (AFP) qui se fiait à un membre de sa famille.

Selon un communiqué du gouvernement malien qui confirme la nouvelle, celui qui a dirigé le Mali de 2013 à 2020 serait mort des suites d’une longue maladie.

Via le communiqué signé par Colonel Abdoulaye Maiga, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation et porte-parole du gouvernement, le Mali salue « la mémoire de l’illustre disparu ».

Toutefois, on sait que le 1er septembre 2020, l’ancien président mort à 76 ans et allié de Paris, était soigné aux Emirats Arabes Unis à Abou Dhabi, dans un hôpital américain. « Il a été convenu (…) de permettre l’évacuation sanitaire d’Ibrahim Boubacar Keïta pour des raisons humanitaires pour une durée maximum d’un mois », déclarait le Comité national de salut publique (CNSP), installé par les putschistes.

Cette évacuation était intervenue à la suite d’un court AVC pour lequel il avait été hospitalisé dans une clinique de Bamako, annonçaient ses médecins. IBK a donc été victime d’un accident vasculaire cérébral qui ne dure généralement que quelques minutes, expliquent alors certaines sources.

La nouvelle lugubre de l’homme fort du Mali de 2013 à 2020, n’a pas laissé indifférentes certaines personnalités. Le chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop, s’est dit « très attristé » avant de renchérir sur son compte Twitter:

« C’est avec une grande émotion que je m’incline devant sa mémoire »

Pour l’ancien président nigérien, Mahamadou Issoufou, un ami du défunt au sein de l’Internationale socialiste, IBK fut « un homme cultivé, un grand patriote et un panafricaniste ».

La chute d’IBK

« Je ne souhaite qu’aucun sang ne soit versé pour mon maintien aux affaires ». C’est en ces termes que l’ancien président s’était exprimé à la télévision publique dans sa dernière adresse annonçant sa démission forcée par la junte actuellement au pouvoir au Mali.

Les faits se sont déroulés le 18 août 2020, lorsqu’un groupe de putschistes renverse Ibrahim Boubacar Keïta après plusieurs mois de manifestations populaires contre la corruption et l’impuissance de l’État face à l’insécurité.
Le Chef de l’État forcé à la démission était alors accusé à cause de l’incapacité de l’État à ramener la paix dans un pays dont la majeure partie est privée de services publics ou d’école et où la classe politique est considérée comme largement corrompue.

C’est à l’issue de ce coup d’État que le colonel Assimi Goïta devient le nouvel homme fort du Mali, un pays qui subit actuellement les sanctions drastiques de la communauté économique des pays de l’afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui condamne le prolongement de la transition assurée par les militaires.

Godefroid-Nibez