L’organisation internationale de défense des droits de l’homme, Human Right Watch (HRW), a annoncé la publication d’un nouveau rapport du Groupe d’études sur le Congo (Congo Research Group) de l’Université de New York qui révèle la participation des éléments des FARDC aux côtés des groupes armés dans les tueries à Beni (Nord-Kivu).
Selon ce rapport, les troupes de l’armée régulière auraient coopté certains groupes armés, agit à leurs côtés et auraient ainsi permis aux massacres de se poursuivre dans la région.
“Lorsque les tueries ont débuté, certains officiers de l’armée congolaise sous le commandement du Général Akili Mundos ont décidé de coopter le réseau d’anciens officiers de l’APC, de combattants de l’ADF et d’autres combattants appartenant à des milices locales, selon le rapport. Au lieu de mettre un terme aux violences, l’armée a commencé à agir aux côtés des membres du réseau précisément responsable des premières tueries, permettant à celles-ci de se poursuivre à bien plus grande échelle à partir d’octobre 2014”, rapporte ce samedi 7 octobre 2017.
Toujours d’après ce rapport, dit HRW, l’armée congolaise aurait établi des réseaux d’amis et d’ennemis qui, à force d’intérêts divers liés notamment aux juteux réseaux politiques et économiques, se seraient faits et défaits de manière continuelle, avec comme conséquence directe la poursuite des massacres. Il dénonce également les prises de position du gouvernement congolais qui a rejeté la responsabilité aux ADF pour, dit-il, tromper la population.
“Une fois ouverte la boîte de Pandore, le réseau d’ennemis et d’amis a changé constamment, divers groupes locaux de milice prenant un rôle plus important alors que les massacres se poursuivaient. Pendant tout ce temps, le gouvernement congolais a rejeté la responsabilité des violences sur les soi-disant « terroristes radicaux de l’ADF », dans une tentative apparente de tromper la population congolaise, les diplomates étrangers, les journalistes, et la mission de maintien de la paix des Nations Unies en RD Congo, qui a continué à soutenir l’armée sans la critiquer”.
Plus de 120 massacres ont été commis dans la région de Beni (Est de la RDC) avec un bilan de plus de 800 personnes sauvagement assassinés. Selon le Groupe d’étude sur le Congo (Congo Research Group) qui dit avoir travaillé pendant deux années sur ce dossier, ces massacres n’ont pas été l’oeuvre d’un seul groupe armé, mais de plusieurs dont l’armée régulière, et est la résultante directe des alliances diverses qui se sont modifiées de manière répétitive poussant les différents groupes à combattre ensemble ou les unes contre les autres.
Jacques Kini/Actualite.cd