Le journal en ligne 7sur7.be rapporte que les deux pilotes qui se sont endormis en plein vol ont écopé chacun d’une suspension. C’est la compagnie aérienne Ethiopian elle-même qui a annoncé cette décision. Pour la petite histoire, les deux pilotes s’étaient endormis alors qu’ils volaient lundi du Soudan vers l’Ethiopie, ratant leur atterrissage à Addis Abeba. Cet incident avait été rapporté par le quotidien « New Zealand Herald ».
Selon ce journal, les deux pilotes d’Ethiopian Airlines qui reliait en début de semaine Khartoum, au Soudan, à Addis-Abeba, la capitale de l’Éthiopie, ont été emporté par le sommeil. Du coup, le Boeing 737 n’a pas entamé sa descente à l’approche de l’aéroport. Le pilote automatique a maintenu l’avion à 11.000 mètres d’altitude.
Les contrôleurs ont plusieurs fois tenté de joindre les pilotes, mais personne n’a répondu. Ce n’est que lorsque l’appareil a dépassé la piste d’atterrissage, qu’une alarme s’est déclenchée. Ce qui a réveillé les deux pilotes qui ont fait demi-tour.
L’avion a finalement atterri à Addis-Abeba avec vingt minutes de retard. La compagnie a indiqué samedi enquêter sur cet incident, tout en soulignant que le vol s’était terminé sans aucun problème, même si l’heure d’arrivée prévue avait été dépassée.
La fatigue, menace pour la sécurité aérienne
Le spécialiste de l’aviation Alex Macheras s’est exprimé sur Twitter au sujet de cette mésaventure, dénonçant la problématique de la fatigue des pilotes, qui est loin d’être neuve et anodine. Pour lui,
la fatigue représente l’une des principales menaces concernant la sécurité aérienne internationale
A bord d’un avion de Royal Air Maroc, alors que je cherchais un siège vide pour m’endormir, je constate que 4 personnes bien couvertes sont allongées sur deux sièges chacun. Ils dormaient profondément de part et d’autre de l’avion. Le seul steward éveillé me dira: » Ces sont les hôtesses qui dorment. Nous faisons une rotation. Chacun de nous a droit à 2 heures de sommeil pour le voyage à longue durée ». C’est là où je découvrais que les steward et les hôtesses pouvaient se taper autant d’heures de sommeil. L’avion venait de Kinshasa, capitale de la RDC pour Casablanca au Maroc avec 6 heures de temps de vol.
Mercredi dernier, chez Air France, le syndicat représentatif des pilotes « Alter » a sonné l’alarme face aux risques de « fatigue chronique » des pilotes de cette compagnie aérienne, véritable risque selon lui pour la sécurité des vols, avait rapporté le média belge 7sur7.be. Le président d’Alter et Transavia, Alexandre Rio a déclaré à l’AFP: « Face à un ambitieux programme de reprise, malgré plusieurs secteurs en sous-effectif, le personnel doit faire face à des repos minimums et une fatigue chronique inquiétante ».
Le syndicat de pilotes, qui a interpellé le gouvernement français à plusieurs reprises, estime que « certaines limites sont aujourd’hui des objectifs » en nombre d’heures travaillées et que la compagnie use de « communication anxiogène et de violences managériales, très compliquées à vivre pour les salariés ». Selon Alter, « 10% des pilotes d’Air France se déclarent en état de dépression ».
Christiane EKAMBO/ journaldesnations.net
