Le Nigeria va bénéficier d’un prêt de 210 millions de dollars américains de la Banque Africaine de développement (BAD). Une décision qui émane du Conseil d’administration du Groupe de la BAD, au terme d’une réunion tenue le lundi 13 décembre à Abidjan, en Côte-d’ivoire. Cet argent va permettre la mise en œuvre de la phase 1 du Programme spécial des Zones de transformation agroalimentaire.
Un programme ambitieux qui entend favoriser l’industrialisation de sept États fédérés du Nigeria ainsi que la capitale fédérale Abuja grâce au développement de cultures et d’élevages stratégiques.
Ce financement se répartit en 2 tranches. La première englobe un prêt de 160 millions de dollars de la Banque africaine de développement et l’autre tranche est un prêt de 50 millions de dollars de l’Africa Growing Together Fund.
Le programme des Zones spéciales de transformation agroalimentaire de la Banque africaine de développement est un élément phare de la stratégie « nourrir l’Afrique » de la Banque.
Lors du sommet de la Future Investment Initiative à Riyad, le président nigérian Muhammadu Buhari a présenté le projet des zones de transformation agroalimentaire de son pays. « Nous disposons de plusieurs millions d’hectares de terres arables et nous avons décidé de créer des Zones spéciales de transformation des produits agricoles à travers le pays. Nous sommes convaincus que ces initiatives faciliteront les investissements dans le secteur agricole », a-t-il aux dirigeants mondiaux.
Par ricochet, ces zones contribueront au développement économique et social du Nigeria et permettront d’endiguer l’exode rural.
« Cette première phase du programme n’est pas pilotée par le gouvernement. Elle est soutenue par le gouvernement et menée par le secteur privé », a déclaré le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi A. Adesina. Il n’a pas manqué de préciser que c’est de cette façon que la transformation structurelle de l’agriculture s’opèrera. Adesina a vanté l’implication gouvernement nigérian dans cette vision d’industrialisation de ses zones périphériques.
« L’engagement du ministre des Finances nigérian et de tous les gouvernements des États est extrêmement fort parce qu’ils doivent donner les terres, s’assurer que toutes les réglementations et les incitations sont mises en place », a reconnu le président du Groupe de la Banque africaine de développement.
La Banque va établir les zones spéciales de transformation agroalimentaire dans 18 pays africains, dont le Nigeria. Les zones sont conçues de manière à regrouper la production, la transformation, le stockage, le transport et la commercialisation de produits de base tels que le coton ou le maïs.
Au bénéfice du genre
Selon Lamin Barrow, directeur général du Bureau pays de la Banque africaine de développement pour le Nigeria, les zones de transformation agroalimentaire doivent bénéficier à tout le monde.
Ainsi, Lamin Barrow précise: » la phase 1 du programme des Zones spéciales de transformation agroalimentaire du Nigeria mobilisera les investissements du secteur privé dans les pôles agro-industriels et les centres de transformation agricole. Au moins, 1,5 million de ménages en seront les bénéficiaires directs. Le programme a pour objectif de créer 400 000 emplois directs et jusqu’à 1,6 million d’emplois indirects. »
les zones agro-industrielles sont conçues pour revitaliser les économies périurbaines et créer des emplois pour les femmes, les hommes et les jeunes.
La BAD prévoit un investissement de deux millions de dollars pour financer un plan d’action en faveur de l’égalité des genres, qui fournira des lignes directrices tenant compte de la dimension genre pour les zones agro-industrielles et incluant des ateliers pour les coopératives agricoles dirigées par des femmes et des renforcements de capacité pour les femmes.
« L’emploi et les opportunités économiques équitables sont la pierre angulaire du travail de la Banque », a déclaré Beth Dunford, vice-présidente de la Banque chargée de l’Agriculture et du Développement humain et social ». Beth Dunford a souligné que ce programme cible une participation d’au moins 50 % de femmes. En outre, selon lui, le plan d’action pour l’égalité des genres contribuera à faciliter un élargissement de l’accès des femmes aux prêts.
Journal des Nations