Nigéria: la Croix-Rouge appelle à la libération de deux humanitaires enlevées

Personnel de la Croix Rouge après une explosion sur un marché à Bauchi au Nigeria le 23 décembre 2014.
Personnel de la Croix Rouge après une explosion sur un marché à Bauchi au Nigeria le 23 décembre 2014.
La Croix-Rouge a appelé dimanche les autorités nigérianes à obtenir la libération de deux travailleuses humanitaires enlevées en mars par Boko Haram, l’ultimatum fixé par le groupe jihadiste, qui menace de les exécuter, étant sur le point d’expirer.
Il reste « moins de 24 heures » avant la date limite, a déclaré le CICR dans un communiqué, appelant à agir d’urgence.
Le Comité international de la Croix-Rouge a lancé cet appel pour les deux humanitaires un mois après qu’une sage-femme, enlevée avec elles le 1er mars dans le nord-est du pays, a été tuée par ses ravisseurs.
Les trois professionnelles de la santé avaient été enlevées au cours d’une attaque du groupe Boko Haram dans la ville de Rann, dans l’extrême nord-est du Nigeria. Trois travailleurs humanitaires et huit soldats nigérians avaient été tués au cours de cette attaque.

Les services d'urgence, la police et les habitants se rassemblent sur les lieux d'un attentat-suicide près d'un marché, à Maiduguri, Nigeria, 11 décembre 2016.
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Le CICR avait annoncé en septembre avoir reçu une vidée de l’exécution de l’une des trois otages, Saifura Hussaini Ahmed Khorsa, de la faction de Boko Haram soutenue par le groupe Etat Islamique, le groupe Etat islamique d’Afrique de l’Ouest (ISWAP).
Dans cette vidéo, l’ISWAP menaçait de tuer les deux autres otages si ses revendications n’étaient pas satisfaites.
« Le CICR demande à ceux qui sont impliqués dans cette affaire d’éviter une répétition de cette issue catastrophique », a déclaré Mamadou Sow, chef de opérations du CICR dans la région du lac Tchad. Il demande à l’ISWAP de faire preuve de « miséricorde » et de ne pas tuer les deux humanitaires qui « ne faisaient qu’aider les habitants dans le nord-est du Nigeria ».
Les jihadistes pratiquent les enlèvements contre rançon pour financer leurs opérations ou échanger leurs captifs contre des prisonniers du groupe avec le gouvernement nigérian.
Rann est une ville isolée à la frontière avec le Cameroun où quelque 60.000 personnes, qui ont fui les jihadistes de Boko Haram, vivent dans un camp de déplacés et dépendent de l’aide alimentaire et médicale pour survivre.
Le CICR a également appelé à la libération de Leah Sharibu, une écolière de 15 ans enlevée par Boko Haram, avec plus d’une centaine de ses camarades, dans une école à Dapchi (Etat de Yobe, nord-est) en février.
Seule chrétienne du groupe, Leah Sharibu est la seule à ne pas avoir été libérée depuis.
« Tout doit être fait pour qu’elle soit libérée rapidement, saine et sauve » a déclaré Patricia Danzi, directrice des opérations du CICR pour l’Afrique.
Le président nigérian Muhammadu Buhari, originaire du Nord majoritairement musulman, a promis d’obtenir la libération des otages.
Avec AFP

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