Ils sont 12 militants du mouvement citoyen « Lutte pour le changement, Lucha » interpellés ce mardi 25 janvier dans la ville de Butembo (Nord-Kivu). Les éléments de la police nationale congolaise les ont surpris dans une rencontre sur avenue Matekeo, au centre-ville.
La rencontre consistait à planifier leur participation aux obsèques de leur camarade tué lundi dernier en ville de Beni lors d’une action populaire contre l’état de siège, explique Jean-Pierre Kasma l’un des membres de la Lucha.
« Ils ont été embarqués dans la jeep de la police. Elle nous accuse d’avoir troublé l’ordre public, ce que nous ne comprenons pas parce que nous étions dans une réunion pacifique et sans arme. Aussi, nous n’avions pas l’intention de troubler l’ordre public et nous sommes surpris de tels motifs portés contre nous », relate cet activiste.
Au départ, les 12 militants ont été conduits au cachot de l’agence nationale de renseignement, ANR-Butembo. La soirée de ce même mardi, ces jeunes ont été transférés à la prison centrale de Butembo, dite Kakwangura.
« Ils y sont pour cette nuit vu que les cachots de l’ANR, Auditorat, GMI sont pleins », apprend-t-on de la Lucha.
« Nous exigeons la libération de nos camarades, ils n’ont commis aucune infraction, nous ne manifestions pas, mais nous allons le faire pour exiger la fin de l’état de siège qui n’a produit aucun résultat, au contraire la situation sécuritaire s’est dégradée à Beni-Ituri », ajoute Jean-Pierre Kasma.
Lundi à Beni, un militant de la Lucha, Mumbere Ushindi Dorake a été tué par balle lors d’une mobilisation populaire pour exiger la fin de l’état de siège, une mesure sécuritaire instaurée en mai 2021 au Nord-Kivu et en Ituri pour faire face au cycle infernal d’insécurité dans cette partie de la RDC. Mais depuis lors, la situation sécuritaire se dégrade au quotidien déplorent les activistes de la société civile.
Djiress BALOKI/Nord-Kivu/ Journal des Nations
