Nord-Kivu: plus de 450 civils tués à Beni, la Société civile charge le Gouvernement et la Monusco

 
Après 4 ans des massacres des civils en ville de Beni au Nord-Kivu, la Coordination urbaine de la société civile avance un bilan sombre de plus 450 personnes massacrées sans toutefois compter les portées disparues, et attribue cette situation au gouvernement congolais ainsi que la Monusco.
Le président de cette structure l’a révélé le lundi 15 octobre 2018 lors d’un point de presse à l’occasion de la commémoration de ce triste anniversaire en ville de Beni.
«C’est à partir du 15 octobre 2014 que nous avons connu un massacre de grande échelle à Ngadi[Ndlr : un quartier de Beni ville] où nous avions perdu 33 personnes, toutes découpées à la machette et cette situation a plongé la population de Beni dans une grande triste», s’est rappelé Kizito Bin Hangi.
«Il n’ y a pas une amélioration par rapport à la situation sécuritaire, dans les quatre ans, la société civile a identité plus de 450 personnes massacrées sans compter les disparues, les blessées de guerre,les veuves, les orphelins», a-t-il déclaré, tout en ajoutant que la plupart des habitants des quartiers touchés par cette insécurité ont déjà abandonné leurs maisons, voire leurs champs, de peur de subir le même sort.
Bilan mitigé des opérations militaires dans la Région
Évaluant la situation sécuritaire de la Région, la coordination urbaine de la ville de Beni met en cause les opérations militaires lancées contre les rebelles des forces démocratiques alliées -ADF-, présumés auteurs des tueries d’après l’armée congolaise.
«Nous pensons que les forces des nations unies à travers la brigade (FBI de la Monusco), mais également les forces armées de la RD-Congo n’ont rien fait par rapport à leur mission : la protection des civils et de leurs biens et de l’intégrité nationale. C’est déplorable pendant 4 ans, que tout Etat ne parvient pas à neutraliser un groupe armé qui n’est pas une rébellion», s’est alarmé Kizito Bin Hangi.
Ainsi, les forces vives plaident pour le lancement des opérations militaires des grandes envergures contre tous les groupes armés qui écument cette région, afin de faciliter le développement dans cette partie Est de la RD-Congo.
«La Société civile continue à appeler la population à collaborer avec l’armée maintenant, il revient aux forces loyalistes de relancer les opérations militaires contre les assaillants pour qu’ils soient boutés définitivement. Nous voulons aussi parler du développement en classant les tueries dans l’histoire », souhaite-t-il. «C’est une honte pour un Etat responsable vu que les écoles de la Région ne fonctionnent plus suite à l’insécurité».
Au même moment, la coordination urbaine de la société civile invite les organisations humanitaires nationales que internationales à tourner leurs regards vers cette population longtemps meurtrie.«Les besoins sont énormes,une assistance humanitaire s’impose».
Notons que la région de Beni (Ville et territoire) est en proie à des conflits armés depuis plusieurs années. Dans la plupart des cas, ces rebelles font face aux soldats congolais et aux casques bleus de la Monusco. Parmi eux, les rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées, cités comme auteurs des tueries et enlevements des civils de la Région, selon la version de l’armée RD-Congolaise.
Djiress BALOKI depuis Butembo

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