Au moins 11 civils et un militaire ont été tués dans la soirée de samedi 20 octobre 2018 lors d’une incursion des présumés rebelles des Forces démocratiques alliées-ADF- dans la cellule Matete, du quartier Boikene en municipalité de Ruwenzori dans la Ville de Beni, au Nord-Kivu.
Au cours de cette même attaque meurtrière, dans la Région, notre source renseign que plusieurs civils ont été pris en otage par ces assaillants, qui se sont aussi livrés au pillage des biens de la population, notamment des chèvres, poules, farines de manioc, etc.
Récit des faits avec un rescapé
«C’est vers 16heures locales de samedi, que moi et les membres de ma famille quittions le champs avant de tomber dans une embuscade des hommes armés qui se sont identifiés comme étant des rebelles d’ADF-Nalu. À 17heures, ils nous ont conduits vers le petit marché du quartier Boikene. Après l’ opération de paillage, ils ont ordonné que nous puissions transporter les biens volés et nous avons pris une direction que j’ignore car il faisait nuit.Nous avons su échapper à leur contrôle aux environs de 1heure locale et nous étions à quatre », a témoigné sous anonymat un père de famille.
D’après cet habitant de Beni, la plupart des assaillants dont les hommes, les femmes et les enfants s’habillaient en tenue semblable à celle des forces armées de la RDCongo.
« C’est un groupe armé composé d’hommes, de femmes et d’enfants. Ils étaient tous habillés en tenue militaire de notre armée, mais qui est déjà usée.Pour échanger avec nous, ils s’exprimaient en Swahili mais dans leur rang, c’est une langue étrangère de l’Ouganda qui était plus parlée », a affirmé ce rescapé, qui a toutefois révélé que : « ces rebelles ont martelé qu’ils ne font pas une guerre de libération du pays mais plutôt celle de religion».
Désarroi de la population de Beni
Suite à cette récente attaque meurtrière contre la Ville de Beni, les jeunes en colère ont manifesté dimanche 21 octobre courant, dans les rues afin de protester contre cette recrudescence des massacres et enlèvements des civils, avec un chiffre de plus de 45O civils depuis 2014 en ville de Beni sans compter les portés disparus,selon les statistiques de la société civile donnée le 15 octobre de l’année en cours.
Tout en transportant quelques corps de victimes en direction de la Mairie, les manifestants ont fait plusieurs dégâts, c’est entre autres à la Mairie, où les vitres des portes et des fenêtres ont été cassés suite au jet des projectiles ainsi que l’incendie du bureau de la poste, située à quelques mètres de l’hôtel de ville.«Ils ont aussi caillassé les véhicules de l’Organisation Mondiale de la Santé », a ajouté un des responsable des forces vives de Beni.
Djiress BALOKI (Grand Nord)