Des femmes déplacées ne cessent de payer le gros prix suite à l’agression rwandaise sous couvert du M23 dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Médecins Sans Frontières (MSF) parle ce mardi 9 mars de 674 cas d’agressions sexuelles en deux semaines, soit du 17 au 30 avril dans des camps construits aux abords de Goma, au Nord-Kivu.
Devant les équipes de MSF, les victimes témoignent avoir été prises sexuellement de force par des hommes armés lors des déplacements loin des sites d’hébergement à la recherche de bois de chauffage et de nourriture.
« Après notre arrivée ici, un de mes enfants a commencé à montrer des signes de malnutrition. Je ne pouvais pas rester à attendre sans rien faire », raconte une femme déplacée, résidant dans le camp de Rusayo, citée par l’organisation.
Et de poursuivre en évoquant son calvaire : « J’ai décidé d’aller dans la forêt pour ramasser du bois à vendre afin de gagner quelque chose et d’acheter de la nourriture. C’est là que je suis tombée sur des bandits qui m’ont agressée ».
Apprend-t-on de MSF, les conditions de vie dans divers sites demeurent désastreuses, en dépit d’une mobilisation accrue des organisations humanitaires, ces jours-ci. « Les personnes qui y vivent à manquer de tout : nourriture, latrines, eau, abris ».
Une situation critique qui ne cesse d’augmenter la vulnérabilité des femmes et exacerbe les risques de violences auxquels elles sont confrontées.
« Il est urgent d’améliorer les conditions de vie des personnes dans les sites de déplacés. Les besoins essentiels, comme l’accès à la nourriture, à l’eau, à des infrastructures sanitaires, doivent être garantis. Il faut aussi assurer des mesures de protection pour mettre les femmes, en particulier, à l’abri du danger », souligne Jason Rizzo, coordonnateur de MSF au Nord-Kivu.
Sur le terrain, Médecins sans frontières assure une prise en charge médicale et psychologique, gratuite et confidentielle à toutes les victimes de violences sexuelles dans les principaux sites. Objectif : « éviter les complications médicales liées à l’agression sexuelle », car prévient MSF : » il est essentiel que les victimes se présentent dans une structure de santé dans les 72 heures suivant l’incident pour y recevoir des soins médicaux appropriés. »
Djiress BALOKI/Nord-Kivu/ journaldesnations.net