Le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya Katembwe, s’est rendu ce mardi 1er avril 2025 à l’École nationale d’administration (ENA), un haut lieu de formation des futurs cadres de l’État congolais. Dans un auditorium rempli d’élèves enthousiastes, la rencontre a été l’occasion d’échanger autour du thème « Enjeux de la guerre dans l’Est de la RDC : Communication de crise et diplomatie médiatique », un sujet crucial face aux tensions actuelles dans la région.
Lors de son intervention, le Directeur Général de l’ENA, Cédric Tombola Muke, a souligné l’importance de l’investissement dans le capital humain et intellectuel pour le développement d’une nation forte et unie. « L’ENA participe précisément à ces travaux d’accumulation du capital humain. Elle a pour missions le recrutement, la formation initiale et continue des cadres supérieurs de l’État, ainsi que l’accompagnement des administrations publiques pour construire une gouvernance transparente et performante », a-t-il déclaré.
Le ministre Patrick Muyaya a pris la parole pour aborder directement les enjeux de la guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo, mettant en lumière les motivations complexes des acteurs impliqués, notamment le Rwanda. Il a expliqué que cette guerre est portée par des objectifs géopolitiques et économiques clairs : expansion territoriale, contrôle des ressources, et survie politique. « Le Rwanda mène une guerre économique pour sa survie, tandis que l’Ouganda, avec des objectifs économiques, pourrait apporter une contribution bénéfique pour notre pays », a précisé le ministre.
Il a également dénoncé les discours de haine distillés par le Rwanda, soulignant que la RDC fait face à une guerre hybride où la manipulation de l’information joue un rôle clé. « Le poison rwandais est un mensonge bien orchestré par l’armée numérique rwandaise, conçu pour nous affaiblir », a-t-il déploré.
Afin de répondre à cette menace, la RDC a activé plusieurs fronts : militaire, diplomatique, médiatique, judiciaire et économique. Le ministre a insisté sur l’importance de la communication dans la gestion de cette guerre, précisant qu’en diplomatie, ce sont les intérêts qui priment. « Le gouvernement œuvre sur tous ces fronts pour contrer les stratégies de désinformation et défendre notre souveraineté », a-t-il ajouté.
Lors des échanges avec les élèves, plusieurs questions ont été abordées, et un étudiant, Marie Clémence Kangite, a exprimé sa satisfaction après cette rencontre. « C’était un moment de prise de conscience enrichissant. Nous avons compris que nous devons être des agents actifs dans la lutte contre les menaces, notamment le poison rwandais, et défendre notre pays sur tous les fronts », a-t-elle déclaré.
Le ministre a également rappelé l’engagement patriotique attendu des élèves de l’ENA dans le cadre de la guerre de l’information. « Vous devez être des soldats de l’armée numérique du pays, défendre la vérité face à la désinformation et soutenir l’unité nationale », a-t-il souligné.
Enfin, le délégué de la promotion de l’ENA, Joël Makelela, a rappelé l’importance de la communication responsable et de la coopération avec les pouvoirs publics. « En tant que représentants de l’État, nous devons porter le message des autorités et soutenir nos forces de défense et de sécurité », a-t-il affirmé.
Cette rencontre fut un moment d’échange profond et d’engagement commun pour la paix et la défense de la souveraineté nationale. Les futurs hauts fonctionnaires ont pris conscience de leur rôle essentiel dans la gestion des crises, en particulier en ce qui concerne la communication et la diplomatie médiatique.
Christiane EKAMBO
