Perquisition irrégulière à la maison de Salomon Kalonda Idi Della ( IRDH)


L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) est vivement préoccupé par une perquisition entachée d’irrégularité opérée ce jour, aux résidences de Monsieur Salomon IDI KALONDA DELLA (Conseiller du leader de l’opposition M. KATUMBI CHAPWE), situées sur les avenues Moero et Adoula de la commune et ville de Lubumbashi. La manière cavalière de procéder constitue une entorse à la légalité de la procédure.



En effet, de 9 heures à 15 heures, une trentaine de militaires armés, dirigée par des Officiers de Police Judiciaire (OPJ) venus de Kinshasa, était arrivée sur les lieux, en l’absence du propriétaire laissé au cachot de Kinshasa, et y opéré, sans avoir présenté le mandat de perquisition aux serviteurs trouvés sur place.

La personne qui avait ouvert l’entrée principale de l’avenue Moero, et ses collegues supposés assister librement à la perquisition, ont été contraints de s’assoir par terre, intimidés et menacés d’arrestation. Et pourtant, le mandat de perquisition qui permet aux OPJ de fouiller le domicile de Kalonda, nécessite des témoins à l’aise, capable de suivre, sans crainte, la recherche des éléments de preuve soutenant l’accusation des infractions retenues contre leur patron.

Aucun travailleur n’avait de clés d’accès à la maison de M. Kalonda. Alors, un groupe d’OPJ a démonté les portes, à l’entrée principale de la maison, au bureau ainsi qu’à la chambre à coucher. Ils y ont emporté un coffre-fort, deux ordinateurs, deux téléphones, des clés USB, des Compact-Discs (CD) et « beaucoup de papiers », ont témoigné les serviteurs rencontrés par les chercheurs de l’IRDH. Pendant ce temps, un autre groupe de militaires avaient forcé l’entrée de la résidence de l’avenue Adoula et y opéré, seuls, sans témoins.

L’IRDH dénonce la tendance à vouloir faire peur aux justiciables et témoins, pendant l’exercice des fonctions officielles d’OPJ. Cette pratique est incompatible avec lesdites fonctions et nuit gravement à la bonne administration de la Justice.

En plus, l’Institut s’insurge contre le refus acharné de la présence des avocats, au détriment du droit à la défense de l’accusé, de l’équité du procès et de la transparence dans la recherche de la vérité. Et pourtant, faisant suite à la réclamation de l’opinion publique, l’organe poursuivant a autorisé la communication à la presse des éléments d’enquête qui charge Kalonda.

Eu égard de ce qui précède, il y a lieu de craindre que le déséquilibre causé sciemment à la phase préparatoire n’ait pour objectif que de préjudicier l’issue du procès.