Pour un pays de 100 millions d’habitants, le pari est d’avoir 500 mille hommes dans l’armée congolaise ( Gilbert Kabanda)



Devant les membres du gouvernement, les forces de sécurité, des diplomates et professionnels des médias, le Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants, Gilbert Kabanda ensemble avec le Ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya ont rendu public le contenu du Document de Politique de Défense de la République démocratique du Congo. Cette cérémonie officielle s’est déroulée ce mardi 27 décembre 2022 au studio Mama Angebi, de la chaîne nationale congolaise à Kinshasa.

Le document présenté met en lumière les grandes lignes de la stratégie de défense sécuritaire en RDC. Tout a été passé au peigne fin, de l’armée coloniale appelée Force publique, aux Forces armées congolaises (FARDC) en passant par l’Armée nationale congolaise (ANC).

Gilbert Kabanda a de prime abord rendu témoignage des temps précurseurs de l’armée congolaise allant de l’époque coloniale de 1885 à l’accession du pays à l’Indépendance en 1960. A cette époque, la la politique de défense était guidée 3 objectifs à savoir: la chasse aux minerais, le protectionnisme contre l’invasion arabe et la projection lointaine de la défense de l’OTAN en Afrique.

Notre politique de défense n’a pas été définie depuis 1960 même si il y a eu des actions collectives, nous étions encore une force sous-couvert de la communauté internationale, a souligné le Ministre de la Défense Nationale et Anciens Combattants. Pour Gilbert Kabanda, les failles et les faiblesses de cette armée nationale congolaise (ANC) commandée par des jeunes officiers supérieurs et généraux qui étaient encore récemment des sergents ont entraîné des défaites successives face aux sécessions qui ont secoué le pays.

La solution immédiate était recours à l’ONU et aux mercenaires. Mais, une montée en puissance de l’armée a été confirmée en 1977 par la possession d’une puissante flotte aérienne avec des congolais bien formés. C’est fut l’époque de l’apothéose de l’armée congolaise. Aujourd’hui, les membres du gouvernement reconnaissent que des efforts doivent être fourni pour retrouver cette armée d’antan. Par ailleurs, le ministre de communication et médias, Patrick Muyaya s’est réjoui de l’engagement du gouvernement sur la question sécuritaire pour construire la défense du pays. « On n’a jamais été dans un schéma positif pour la relance de notre armée. La montée en puissance de notre armée est un point sur le quel nous travaillons », a-t-il déclaré.

Considérant les défis à relever, le ministre Gilbert Kabanda a indiqué : »Pour une population de plus de 100 millions d’habitants, l’armée de la RDC ne compte que 150 mille hommes ». Pour ce dernier, le pari est de franchir le cap de 500 mille militaires. Toutefois, ces hommes qui défendent la nation doivent faire preuve de probité, estime le ministre de la défense et des Anciens Combattants.

C’est ainsi qu’il a plaidé pour des efforts sur le plan éthique tout en relevant que la moralisation devait être parmi les priorités. « Sur le plan éthique, il y a des efforts à faire. Nous devons faire en sorte que la moralisation de notre armée soit une des priorités majeures de notre politique de défense », a-t-il souligné. Il a ajouté : « La défense militaire sera insuffisante si elle n’est pas suffisamment articulée avec la défense civile. »

Christiane EKAMBO