RDC : 200 éco-gardes tués au cours des vingt dernières années dans l’Est du pays

Dans l’Est de la République Démocratique du Congo, l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) a annoncé qu’au cours des vingt dernières années, 200 membres de son personnel ont été tués. Ces éco-gardes ont perdu la vie en exerçant leur mission de protection et de défense de la faune et de la flore du Parc National des Virunga (PNVI), classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ces statistiques ont été communiquées à la presse le mardi 1er avril 2025 depuis la ville de Beni, dans la province du Nord-Kivu, par le chargé des relations publiques du Parc National des Virunga. Lors de son point de presse, Méthode Uhoze a indiqué que ces gardes-parcs sont régulièrement ciblés et tués en raison de leur rôle crucial dans la lutte contre l’exploitation illégale des ressources animales et végétales du parc par des groupes armés et des riverains. Le Parc des Virunga est en effet la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.

« À un moment donné, certaines familles ont commencé à demander à leurs enfants d’abandonner leur travail de gardes-parcs, car cela représente un grand risque. Nous sommes tous conscients que ce travail expose à des dangers, car nous faisons partie de ceux qui interdisent à une grande partie de la population d’accéder aux ressources, alors que ces populations ont besoin de certaines ressources pour survivre. Nous devenons ainsi des obstacles, et elles nous prennent pour cibles », a déclaré Méthode Uhoze.

Depuis des années, les Virunga sont menacés par la guerre, le braconnage, les activités illégales et des catastrophes naturelles imprévisibles, déplore l’ICCN. Ces défis rendent le travail des rangers, y compris celui des jeunes filles, de plus en plus difficile. C’est pourquoi un appel est lancé à tous pour promouvoir la protection de la biodiversité.

« On ne peut pas tenir rigueur aux gardes-parcs pour leur travail. On peut cibler des individus aujourd’hui, mais cela ne signifie pas que la mission de l’ICCN prendra fin. Ce sont des problèmes institutionnels, et il faut trouver des solutions au niveau institutionnel », a-t-il insisté.

Le Parc National des Virunga est la zone protégée la plus riche en biodiversité d’Afrique, gérée par l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature. Créé en 1925, il abrite plus de mille espèces de mammifères, d’oiseaux, de reptiles et d’amphibiens, ainsi qu’un tiers des gorilles de montagne menacés d’extinction dans le monde. Situé à l’extrémité orientale du bassin du Congo, le Virunga est surnommé « le Parc du feu et de la glace » en raison de ses divers habitats, allant des sommets du Rwenzori aux savanes et aux plaines volcaniques.

Djiress BALOKI/Nord-Kivu

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