La RD-Congo est un pays hors-norme que le destin semble avoir gratifié des dirigeants également hors-norme.
Près de 7 ans après son dernier point de presse, Joseph Kabila Kabange, président, de fait, de la République (que l’on rêve) démocratique du Congo, sort du silence à la faveur de son 17ème année d’accession au pouvoir par une conférence de presse diffusion curieusement en direct que sur Twitter sous les regards, à coup sûr, surpris, révoltés ou, pour ses proches, trempés de honte, de pres de seulement 4 mille followers.
Enfouis derrière deux encombrantes gerbes de fleurs placées sur une table de bureautique, le président congolais, les lèvres noyées dans une grosse barbe teintée, offre à son peuple au ventre gargouillant (parmi les plus pauvres de la planète ) un solo d’auto satisfecit.
S’il lui est reproché de ne pas respecter la Constitution du pays, Kabila rappelle à ces détracteurs qu’il en est le géniteur. «Quand je vois ceux qui prétendent défendre la Constitution aujourd’hui, j’éclate de rire», ironise cyniquement ce chef d’un État congolais qui, selon le pasteur protestant Ekofo, n’existe pas vraiment. Et le Raïs d’ajouter: «les autres avaient carrément rejeté la Constitution. Ils étaient restés ici à Kinshasa dans des bistrots, dans les ambassades. Alors que j’étais sur le terrain». Puis: «Je suis peut-être le seul à avoir battu campagne pour l’adoption de [l’actuelle] constitution». Question: le fait, si on veut, qu’il s’est battu pour cette constitution lui donne-t-il le droit de la violer? Il y a quelques mois, dans une interview, un cadre du Palu soutenait qu’il y aurait déjà eu élection si Kabila pouvait encore se représenter. Et les faits lui donnent raison. « Depuis près de deux ans, la famille politique du président congolais chante les élections en créant des conditions pour ne pas les organiser », soutient un acteur politique.
De plus, relève-t-il, s’il respectait réellement cette constitution pour laquelle il a été au front, ils n’aurait pas approuver par son laxisme chronique le meurtre continuel des Congolais pendant les marches depuis 2015.
De plus, avec les marches des 31 décembre et 21 janvier dernier, à en juger par les faits, les forces de sécurité ont davantage donner l’air protéger le président Kabila de son peuple (bien-aimé ) en les tuant de dos, … les blessant à la baïonnette.
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La leçon d’histoire*
Pour répondre notamment au clergé catholique, Kabila brandit l’histoire (re) vue par lui. « Qui a tué la démocratie dans ce pays?… Ceux qui ont tué Lumumba et la démocratie devraient être humble au lieu de s’ériger en donneur de leçon sur la démocratie « , a-t-il lâché.
En ce 17ème anniversaire de son accession au pouvoir après l’assassinat odieux de son père Mzee Laurent Désiré, Kabila Kabila, qui, de toute évidence, vit dans une autre planète, est fier de son action. Il a d’ailleurs pris la liberté de se faire son bilan.
Voit-il la souffrance de son peuple ?
Citoyen concerné