La Convention des Fédéralistes pour la Démocratie Chrétienne (COFEDEC) a vivement critiqué le procès intenté contre l’ancien président Joseph Kabila Kabange, devant la Haute Cour militaire à Kinshasa. Dans une déclaration politique du 22 août 2025, ce parti qualifie la procédure de « théâtre d’ombres » et d’« instrumentalisation manifeste de la justice militaire à des fins politiques ».
Selon la COFEDEC, une procédure qui devait refléter la rigueur et le sérieux judiciaire s’est transformée en une mise en scène grotesque. Elle déplore particulièrement qu’en l’absence de preuves solidement établies, certains éléments de l’affaire en soient venus à suggérer que Joseph Kabila pourrait être jugé sous une autre identité, comme s’il n’était pas congolais, une accusation jugée comme une « insulte grave à l’intelligence du peuple congolais » et une atteinte à la crédibilité de l’État.
Kahindo Tshipasa Filia, présidente nationale de la COFEDEC, estime que ce procès illustre une dérive autoritaire du système judiciaire en RDC. Elle rappelle que « la justice ne saurait être un instrument de règlement de comptes », mais doit rester « un pilier de l’État de droit, au service de la vérité et de la nation ».
Face à ce qu’elle perçoit comme une « mascarade judiciaire », la COFEDEC exige l’arrêt immédiat du procès et appelle la communauté nationale comme internationale à observer avec lucidité la suite des événements. Elle insiste également sur la nécessité d’une justice véritablement indépendante pour consolider la démocratie congolaise.
« La justice ne se rend pas dans le mensonge, la haine ou la manipulation. Elle se rend dans la vérité, l’impartialité et le respect de la dignité humaine », conclut la déclaration.
Le procès s’est tenu par contumace devant la Haute Cour militaire, où la peine de mort a été requise contre Kabila pour des accusations graves de complot avec la rébellion du M23/AFC, selon les réquisitions formulées le 22 août. De son côté, la partie civile réclame plus de 24 milliards de dollars de dommages et intérêts contre l’État.
Djiress BALOKI