RDC : un an de plus « à titre exceptionnel » pour la MONUSCO

Le Conseil de sécurité a décidé de proroger lundi 20 décembre « à titre exceptionnel » le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) pour 12 mois de plus, soit jusqu’au 20 décembre 2022.

La résolution 2612 votée à l’unanimité par les 15 membres du conseil (2021) invite parallèlement le Secrétaire général, conformément à la stratégie conjointe de retrait progressif et échelonné de la Mission de l’organisation des Nations-Unies en RDC, approuvée par le Conseil dans sa résolution 2556 (2020), à envisager de réduire « encore » les effectifs militaires de la Mission et sa zone d’opérations, en tenant compte de l’évolution « positive » de la situation sur le terrain.

Le texte demande donc « instamment » à la MONUSCO de se retirer du Tanganyika d’ici à la mi-2022 et de consolider sa présence en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, les trois provinces où persistent des conflits ouverts.
Présentée par la France, la résolution maintient par ailleurs l’effectif maximum autorisé de la MONUSCO à 13 500 militaires, 660 observateurs militaires et officiers d’état-major, 591 policiers et 1 050 membres d’unités de police constituées.

Elle approuve également le déploiement, « à titre temporaire », d’un maximum de 360 membres d’unités de police constituées, à condition qu’ils soient déployés en remplacement du personnel militaire.

De même que dans les précédentes résolutions sur le sujet, la MONUSCO se voit confier des priorités stratégiques, notamment d’assurer une protection « efficace, rapide, dynamique et intégrée » des civils menacés dans les provinces où la Mission est actuellement déployée. Elle doit également aider le Gouvernement congolais à « accélérer » l’appropriation nationale de la réforme du secteur de la sécurité, en l’appuyant dans l’élaboration d’une stratégie nationale et d’un plan de mise en œuvre clair, complet, assorti d’indicateurs et d’échéances.

La Mission devra également offrir ses « bons offices », conseils et son appui au Gouvernement congolais dans divers domaines, comme la promotion des droits humains et la lutte contre l’impunité. Elle devra aussi l’aider à remédier aux causes profondes des conflits, promouvoir la réconciliation intercommunautaire ou atténuer les conflits intercommunautaires.

La Mission onusienne en RDC a également pour tâche de constater et signaler « immédiatement » au Gouvernement congolais les violations des droits humains et les atteintes à ces droits ainsi que les violations du droit international humanitaire, et y donner suite.

Toujours dans le domaine sécuritaire, elle continuera d’avoir comme priorité d’offrir au Gouvernement congolais un appui au désarmement, à la démobilisation, au rapatriement, à la réinstallation et à la réintégration des combattants étrangers non soupçonnés des crimes internationaux les plus graves et les aider à retourner à une vie civile pacifique. Elle devra également assurer la protection du personnel, des installations et du matériel des Nations Unies, tout en surveillant l’application de l’embargo sur les armes concernant la RDC.

La Mission devra également offrir une assistance technique afin d’aider le Gouvernement congolais à « procéder à la consolidation » d’une structure nationale civile efficace qui contrôle les principales activités minières et gère équitablement l’extraction, l’ajout de la valeur, le transport et le commerce des ressources naturelles dans l’est du pays, en coordination avec l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs, l’objectif étant de lutter contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, généralement reconnue comme une cause première de conflit.

Djiress BALOKI/Journal des Nations