Lors d’un briefing de presse spécial co-animé jeudi 27 février 2025 par le ministre de la Communication et des Médias et celui de la Santé publique à la salle de presse de la RTNC, le premier en l’occurrence, le ministre Patrick Muyaya, a introduit une déclaration alarmante sur la situation sécuritaire à l’Est de la République Démocratique du Congo. Dans son intervention, le ministre de la Santé, Roger Kamba, a présenté des chiffres préoccupants. « D’abord, les chiffres partiels des deux derniers jours sont inquiétants : nous avons reçu 19 blessés par balles et enregistré 23 décès entre le 23 et le 25 février », a-t-il déclaré.
La situation à Goma demeure critique, avec une moyenne quotidienne de 10 décès. Les centres de soins, déjà saturés, ont déploré plus de 1 500 morts. Par ailleurs, la sécurité civile a procédé à l’inhumation de plus de 8 500 corps. « Nous continuons à recevoir, hélas, une trentaine de décès chaque jour dans nos morgues », a ajouté Kamba. Les équipes médicales, travaillant dans des conditions extrêmement difficiles, sont souvent surveillées et menacées.
Malheureusement, le carnage se poursuit. Les chiffres continuent d’augmenter : ce matin, 5 587 blessés ont été recensés. « Les ennemis recrutent des jeunes, et plusieurs camions ont été aperçus transportant ces recrues », a précisé Kamba. L’accès à l’information reste extrêmement difficile, notamment en ce qui concerne l’hôpital militaire, ce qui suggère que les chiffres officiels pourraient être sous-estimés.
Ces statistiques révèlent une réalité terrifiante et illustrent l’ampleur du désastre humanitaire en cours. Patrick Muyaya a souligné que ces chiffres « font froid dans le dos ». Pour le Sud-Kivu, depuis le 14 février, 179 blessés et 52 décès ont été déplorés, témoignant d’une situation humanitaire déplorable.
Face à cette crise, une campagne de collecte de sang a été lancée il y a un mois, permettant de réunir plus de 5 000 poches. « 1 200 poches ont déjà été acheminées grâce à l’OMS », a précisé Kamba. Un couloir humanitaire a également été autorisé, passant par Kigali, offrant ainsi un espoir dans ce contexte tragique.
Josué KALUBI