Lors d’une réunion importante des membres de l’Union Sacrée de la Nation (USN), le président Félix Tshisekedi a exprimé publiquement sa reconnaissance envers certains de ses alliés pour leur position courageuse face à l’agression rwandaise, tout en dénonçant avec véhémence le silence jugé complice d’autres figures de la coalition au pouvoir.
Cette prise de parole, empreinte de gravité, révèle des fissures profondes au sein de l’USN et soulève des questions quant à la cohésion de la majorité présidentielle face à la crise sécuritaire persistante dans l’est du pays.
Le chef de l’État a nommément salué le vice-Premier ministre Jean-Pierre Bemba, le ministre d’État Guy Loando Mboyo, et le vice-Premier ministre Jean-Pierre Lihau, soulignant leur bravoure pour avoir « bravé la peur » en dénonçant ouvertement l’implication du Rwanda dans le conflit et en appelant les jeunes à s’enrôler massivement dans l’armée pour défendre la patrie. Ces éloges, prononcés devant l’ensemble des membres de l’USN, ont résonné comme un encouragement à prendre position de manière plus ferme face à une situation diplomatique et militaire délicate.
Cependant, le ton a radicalement changé lorsque le président Tshisekedi a abordé le silence de certains autres membres de l’Union Sacrée. Sans les nommer explicitement, il a condamné leur attitude, affirmant qu’ils « servaient aux ennemis le plat qu’ils voulaient » par leur quasi-silence. Cette accusation, lourde de sous-entendus, suggère que certains membres de l’USN, par leur silence, facilitent indirectement les objectifs de ceux qui menacent la souveraineté de la RDC.
Cette prise de position du président Tshisekedi intervient dans un contexte de tensions croissantes entre la RDC et le Rwanda, accusé de soutenir activement le groupe armé M23, qui sévit dans la région du Nord-Kivu. L’armée congolaise, par ailleurs, se bat sans relâche pour défendre l’intégrité du territoire national. La situation humanitaire s’est considérablement détériorée, avec des centaines de milliers de personnes déplacées par les combats.
Face à cette crise complexe, une réponse unie et ferme de la part de l’Union Sacrée est jugée essentielle.
Josué KALUBI
