Tribune – Minerais responsables : un fils Mwangachuchu joue au trouble-fête à l’OCDE à Paris, puis revendique depuis Kigali

Paris a abrité du 24 au 28 avril le Forum 2023 de l’OCDE sur les chaînes d’approvisionnement en minerais responsables. Les principaux acteurs du secteur minier congolais, officiels et privés, y avaient pris activement part afin de faire valoir le point de vue du pays et, au besoin, parer à toute éventualité pour barrer la route à toute tentative de diabolisation des chaînes d’approvisionnement au Congo. Et l’occurrence a été saisie par les Mwangachuchu pour jouer au trouble-fête. Un de ses fils, non prévu au protocole, a interrompu la séance par une prise de parole anarchique pour crier à la discrimination de sa famille au Congo, parce d’origine tutsi. Et depuis Kigali, faisant fi de la manière dont ils ont acquis la concession minière à Rubaya, il a dénoncé dans Paris Match la spoliation dont est victime sa famille.

La poursuite en flagrance pour, entre autres, atteinte à la sécurité de l’Etat dont est l’objet depuis le 1er mars Mwangachuchu père devant la Haute cour militaire ne poussent pas les Mwangachuchu à la résignation. Bien au contraire, ils ne ménagent aucun effort pour s’assurer des services de certaines ONG des Droits de l’Homme et associations de la société civile et profiter de certaines tribunes sur le plan international pour faire entendre leur cause.

En plein Forum 2023 de l’OCDE à Paris sur les chaînes d’approvisionnement en minerais responsables qui s’est tenu du 24 au 28 avril 2023, un fils Mwangachuchu a surgi de nulle part pour jouer au trouble-fête. Une forte délégation congolaise, constituée des acteurs aussi bien officiels que privés du secteur minier, avait pris part activement à ces assises.Au lendemain du jour de l’ouverture, un fils Mwangachuchu, habillé à la Zorro, a perturbé la plénière aussitôt après la prise de la parole du représentant du Gouvernement congolais, M. Godard Mutemona, vice-ministre des Mines ; intervention au cours de laquelle il avait non seulement brossé la politique nationale en matière tant d’exploitation que de commercialisation des minerais, mais aussi souligné les progrès réalisés par l’Etat sur le plan des chaînes d’approvisionnement en minerais responsables.

Non prévu au protocole, il a déployé grandement sa gorge hors micro pour accuser l’Etat congolais de persécuter sa famille, dont le père est présentement poursuivi en justice du fait qu’il est d’origine tutsi. Dans le même laps de temps, Juru Mwangachuchu Jr, parce que c’est de lui qu’il s’agit, a donné également de la voix dans Paris Match (voir sa livraison du 04 au 10 mai 2023) à partir de Kigali. A l’occasion, il a dénoncé la spoliation dont sa famille est victime et s’est demandé pour le compte de qui travaillent des mineurs qui creusent en toute impunité.

Toute la question est de savoir pourquoi les Mwangachuchu font fi de la manière dont ils ont acquis des concessions minières dans le Masisi, essentiellement à Rubaya sous le PE 4731. Sur le même registre, le magazine français relaye une information incorrecte en laissant entendre qu’Edouard Mwangachuchu a fait fortune en rachetant les principales carrières jusqu’à détenir le monopole de l’exploitation du coltan.Point n’est donc besoin de rappeler que le PE 4731 (36 carrés), amputé du PE 76 de SAKIMA (360 carrés), a été obtenu comme butin de guerre en 2000 par Edouard Mwangachuchu sous couvert de la rébellion du RCD.

Il n’existe aucun acte de vente, ni de cession, de la part de SAKIMA, la propriétaire. De quelles carrières rachetées parle donc Paris Match ? En plus, cette acquisition relève de la superposition des titres prohibée par les Code et Règlement miniers en RDC.Les Mwangachuchu surfent sciemment sur la corde sensible de la «tutsité» pour susciter de la compassion sur le plan international en rapport avec le génocide de 1994 que le président utilise comme fonds de commerce pour justifier l’agression de la RDC. Pourtant, ils sont incapables de démontrer à la face du monde l’antériorité de leur titre par rapport à celui de l’entreprise publique SAKIMA.

Bon gré mal gré, le fonds de commerce de Kigali est en train de fondre avec la reconnaissance par les Nations unies, Washington, Paris, Bruxelles et l’Union européenne de l’implication de l’armée rwandaise dans la guerre par procuration que mène le M23 dans une partie de la province du Nord-Kivu.Aussi, le fait pour le fils Mwangachuchu de donner de la voix à partir de Kigali, et non de la RDC où certaines ONG partagent leur cause, confirme la rumeur, dont parle Paris Match, présentant Edouard Mwangachuchu comme une marionnette de Paul Kagame.

Par ailleurs, l’appartenance à telle ou autre communauté n’octroie pas le droit à Edouard Mwangachuchu de faire de l’exploitation minière sans respect des lois nationales, et ce sur fond de la terreur, des violations graves des droits humains et d’insolvabilité. Sa société SMB, qui a sur les mains le sang des ressortissants de Rubaya arrachés atrocement à la vie, doit plus de 4 millions USD aux creuseurs pour des minerais réceptionnés et exportés en bonne et due forme.                                                                                                                                                                             Paul Kasereka Paluku/7Sur7.CD