Le désordre règne au Palais de la Nation. Après la confusion autour de la nomination du Directeur des opérations de l’aviation présidentielle par l’Assistant logistique du Président de la République, une expédition du jeune frère de Félix Tshisekedi en Turquie vient également l’attester. A en croire la livraison n°3044 du 12 au 18 mai de Jeune Afrique, Thierry Tshisekedi, un des jeunes frères du Président de la République Démocratique du Congo, a séjourné en Turquie début mars 2019, accompagné de l’homme d’affaires belgo-turc Lokman Sever.
Les deux hommes, écrit le magazine, étaient munis d’un ordre de mission de la présidence dont l’authenticité n’a pas pu être vérifiée. Ils ont affirmé avoir été chargés de préparer une visite d’Etat de Félix Tshisekedi en mai. Selon les informations de «Jeune Afrique», Thierry Tshisekedi et Lokman Sever ont pu être reçus par le Président turc Reçep Tayyip Erdogän, en marge d’un meeting le 2 mars à Rize, au nord de la Turquie.
Couac: «l’ambassadeur de la RD-Congo en Turquie n’était pas au courant du prétendu motif de leur visite», confirme l’article, précisant que «Félix Tshisekedi a été passablement irrité lorsqu’il en a pris connaissance. Le scandale prend toute son ampleur avec les propos du conseiller spécial en charge des questions stratégiques Vidiye Tshimanga rapportés par le magazine: «Des initiatives de bonne volonté ont pu être prises par certaines personnalités, mais en aucun cas il y a eu engagement de l’Etat par des tiers non mandatés».
Ça fait désordre. «Naïveté? Qui a donc signé et donné l’ordre de mission à Thierry Tshisekedi et Lokman Sever? Le frère du Président occupe quelles fonctions officielles au Cabinet?», s’interrogent les internautes, rappelant qu’à défaut d’avoir un cabinet de lobbying dûment mandaté et en dehors du ministre des Affaires étrangères, Félix Tshisekedi dispose d’un haut représentant, en plus de cinq ambassadeurs itinérants et d’un conseiller spécial en charge des questions stratégiques fondés pour entreprendre pareille mission à l’étranger. Une visite d’Etat est une visite officielle d’un Chef d’Etat étranger à une autre nation. Elle est souvent la plus haute forme de contact diplomatique entre deux pays. Marquée généralement par des cérémonies protocolaires, elle ne saurait être négociée en dehors des circuits officiels, par un quidam, fût-il frère du Président de la République. L’admettre équivaut à faire l’apologie de l’anarchie et exposer la République au ridicule.
Généralement, au niveau de la plus haute institution du pays, les collaborateurs sont triés sur le volet en fonction de leurs compétences et expertises. Un encadrement adéquat est vivement souhaité pour permettre aux jeunes cadres fraîchement propulsés aux affaires de maîtriser rapidement les ficelles du métier, à l’instar de la session de mise à niveau des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces, et veiller ainsi à la bonne image de l’institution suprême ainsi que de la République.
Voici que la Française Ségolène Royal définit la République comme «la reconnaissance des places de chacun en fonction de ses mérites propres, pas en fonction du nom qu’il porte».
YA KAKESA/AfricaNews