L’ancien Premier ministre Matata Ponyo a refusé de comparaître devant la Cour constitutionnelle dans le cadre du procès lié au projet controversé Bukanga Lonzo, invoquant une décision de l’Assemblée nationale pour justifier son absence. Ce refus a déclenché une vive réaction du procureur général près la Cour constitutionnelle, qui y voit une atteinte grave à l’autorité judiciaire.
« Il est inacceptable que le prévenu se permette de narguer la plus haute juridiction de notre nation », a dénoncé le ministère public, rappelant que c’est l’État congolais lui-même qui est défié à travers cette attitude.
Le procureur général a fermement insisté : « Les immunités ne sauraient être synonymes d’impunité », soulignant que Matata Ponyo faisait déjà l’objet de poursuites judiciaires avant son élection comme député national.
D’après le ministère public, l’ancien chef du gouvernement multiplie les manœuvres dilatoires pour échapper à la justice, remettant en question l’intégrité du processus judiciaire. En réponse aux accusations d’un procès à connotation politique, le procureur a rappelé que c’est cette même Cour constitutionnelle qui avait validé sa candidature, autorisé sa campagne, et confirmé son élection.
« Matata Ponyo se moque ouvertement de la justice et doit répondre de sa gestion », a-t-il ajouté.
La Cour constitutionnelle siégera en matière répressive ce mercredi 23 avril 2025. L’issue du procès demeure incertaine, mais cette affaire met en lumière des enjeux majeurs liés à l’indépendance de la justice, l’immunité parlementaire, et la lutte contre l’impunité en République Démocratique du Congo.
Josué KALUBI