Arrestation de Mwanza Radel de l’UDPS : Faillite des partis politiques, sur fond de l’instrumentalisation de la Justice ( Communiqué IRDH)

Dans son communiqué IRDH/2023/05/030 , l’institut de recherche en droits humains en sigle IRDH dénonce l’arrestation arbitraire et la détention illégale de monsieur Mwanza Radel de l’UDPS. Voici l’intégralité de ce communiqué publié ce vendredi 19 mai à partir de Lubumbashi , au Haut-Katanga.



A la requête de sa famille, l’IRDH a visité Monsieur MWANZA Radel arrêté arbitrairement, depuis le samedi 13 mai dernier, et détenu illégalement à la Prison de la Kasapa de Lubumbashi, suite à un conflit politique qui l’oppose à Monsieur KABUYA MWANABUTE Augustin, Secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS).

En effet, pendant la nuit du vendredi 12 mai, Monsieur MWANZA a été brutalement appréhendé par des agents de la Police Nationale Congolaise (PNC), au quartier Bel-Air, ville de Lubumbashi et acheminé immédiatement à la Prison de la Kasapa, en violation des règles procédurales judiciaires garanties par l’article 18 de la Constitution de la République stipulant que :

« Toute personne arrêtée doit être immédiatement informée des motifs de son arrestation et de toute accusation portée contre elle et ce, dans la langue qu’elle comprend.

Elle doit être immédiatement informée de ses droits.

La personne gardée à vue a le droit d’entrer immédiatement en contact avec sa famille ou avec son conseil […] »

C’est, le samedi, vers dix-heures du matin qu’un magistrat l’y avait rejoint, afin de lui signifier le chef d’accusation portée contre lui, sur plainte d’un certain « combattant », pour « injures publiques à l’endroit du Secrétaire Général ».

La détention à la prison en elle-même constitue déjà un début de punition, avant toute décision de Justice. Elle viole le droit d’être entendu par un juge compètent.

Au dire de Monsieur Mwanza, le Secrétaire Général de l’UDPS aurait promis de le faire nommer au Service Urbain de Transport de Lubumbashi, à la suite des « multiples services rendus », notamment la déstabilisation et l’éviction de Jean-Marc KABUND. Contrairement aux attentes qui devraient correspondre auxdits « services rendus », Monsieur Kabuya aurait proposé un poste inferieur, au niveau de la commune. Tel est le nœud de la querelle publique, via les médias sociaux.

En jugeant le Secrétaire Général Kabuya de dirigeant « médiocre qui doit dégager », Monsieur Mwanza dit exercer sa liberté d’expression lui garantie par l’article 23 de la Constitution de la République qui ne heurte aucune loi, ni l’ordre public ni les bonnes mœurs.

L’Institut s’insurge contre le parquet qui se laisse entraîner à jouer un rôle hideux d’organe de discipline du parti au pouvoir, par une justice sélective politiquement motivée. Le Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) devrait interdire aux magistrats de réprimer certains « jeunes insulteurs », en tolérant d’autres.

Le fléau généralisé « d’insulteurs publics online » qui reflète la faillite des partis politiques, ne peut être éradiqué que par le rappel de tous les partis à se conformer aux prescrits de l’article 6 de la Constitution de la République leur imposant le devoir d’éducation civique de leurs membres et le renforcement de la conscience nationale.