La mise au point par les membres du gouvernement Peter Kazadi et Patrick Muyaya, respectivement Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, et Ministre de la Communication et Médias, Porte-Parole du Gouvernement sur le déroulement des événements survenus le 30 août 2023 à Goma, causant la mort de 51 personnes a éclairé la lanterne de l’opinion tant congolaise et qu’étrangère.
Des médias manipulés
Ils ont recadré les choses en donnant la vraie version des faits au cours du briefing de presse qu’ils ont animé ensemble mercredi 06 septembre à Kinshasa.
D’entrée de jeu, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya Katembwe a marqué son indignation face à certains médias qui veulent faire croire que le gouvernement avait prémédité ce carnage à travers la Garde républicaine.
Tout en regrettant que des médias crédibles à l’instar de Jeune Afrique et RFI aient relayé des informations non vérifiées, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya a lancé : « C’est vraiment dommage que des médias que nous considérons crédibles tels que RFI et Jeune Afrique aient tronqués la vérité au sujet des évènements survenus le 30 août derniier à Goma ».
Et de poursuivre, « les confrères ont été manipulé et c’est vraiment nauséabond cette manipulation. Il y a une volonté délibérée de discréditer une enquête en cours ». « Beaucoup des choses ont été déjoué », a-t-il clamé haut et fort.
« Le président de la république a exprimé son mécontentement face à la gravité de la situation. C’est ainsi que des mesures ont été prises à l’encontre des plusieurs responsables des services de sécurité. Les responsabilités des uns et des autres doivent être établies. Les coupables couples doivent être châtiés », a soutenu Patrick Muyaya.
Des militaires pour une marche de dissuasion
De son côté, le patron de l’intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières a fait le déroulé de toute la situation soulignant que la présence des militaires sur le lieu de la manifestation des Wazalendo contre la Monusco à Goma est un fait circonstanciel et non planifié par le gouvernement.
Pour le VPM, Peter Kazadi, un plan opérationnel avait été mis en place selon lequel, la sécurisation de cette manifestation devait être assurée comme d’habitude par la police mais les choses n’ont pas marché comme prévu.
Et de poursuivre : « Lorsque vous regardez ce plan opérationnel, nulle part il est prévu l’intervention de l’armée. L’armée est toujours placée secondairement et c’est la police qui s’était déployée ». Sur ce, le ministre de la communication et médias, Patrick Muyaya a renchéri : « Il y avait nécessité d’avoir un dispositif sécuritaire pour prévenir. Mais hélas, il y a eu ce qu’il y a eu ».
Selon le VPM Peter Kazadi, lorsque le mouvement Wazalendo annonce la tenue de sa marche, il y a avait aussi une marche de dissuasion de l’armée qui était prévue sur le long de la frontière.
En effet, les services de sécurité étaient saisis des activités de l’armée rwandaise qui se déploie tout au long de la frontière congolaise, sur la grande et petite barrière à Goma.
« C’est ce qui a davantage motivé nos services à monter le niveau de vigilance », a indiqué Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires coutumières.
A l’en croire, après avoir observé ces mouvements du côté rwandais, la partie congolaise n’est pas restée bras croisés. Elle a déployé à son tour ses unités d’élite afin de faire face à une éventuelle attaque des forces rwandaises. Pour prévenir
« Nous avons aussi sortis nos Unités d’élite. Ce n’est pas pour s’attaquer à la population civile, mais pour faire une marche de dissuasion et se mettre en alerte face aux velléités des rwandais et leur dire que nous sommes prêts au cas où ils oseraient traverser les frontières », a-t-il soutenu.
Echauffourées inattendues
Il a relaté que lors de leur marche, les adeptes Wazalendo surexités, ont kidnappé un policier qui rentrait chez lui le matin après son service de garde.
Alertés, les militaires qui faisaient leur marche de dissuasion contre les forces rwandaises, sont venus à la rescousse du policier pour l’arracher des griffes des membres de ce mouvement mystico-religieux, ces derniers munis de toutes sortes d’armes blanches, bâtons, lance-pierres…..
Lors de son intervention, le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur, Sécurité et Affaires Coutumières, a ajouté que le directeur de renseignement de la 34 ème région militaire était également descendu sur le lieu pour négocier avec la foule afin de récupérer le policier, mais il a été buté à une forte résistance des membres de cette secte.
Au cours d’une vive discussion et négociations houleuses, un militaire a perdu patience et tout a dégénéré, a expliqué le Vice-premier ministre, Peter Kazadi.
« Les militaires étaient allés de bonne foi sur le lieu pour libérer le policier lynché par les adeptes Wazalendo. Il y a même des vidéos qui ont été enregistrées par les militaires eux-mêmes », a précisé Me Kazadi.
« Nous reconnaissons qu’il y a eu des failles sécuritaires et c’est ce qui justifie la suspension de certains responsables de la police », a-t-il conclu.
Christiane EKAMBO