Discours du Vice-premier ministre, ministre de l’Environnement et Développement Durable, Eve Bazaïba lors du lancement officiel du Programme de Gestion Durable des Forêts (PGDF) ( intégralité)




Excellence Messieurs les Ambassadeurs ;

– Monsieur le Secrétaire Général à l’Environnement et Développement Durable ;
– Messieurs les Directeurs, chefs de service, ici présents ;
– Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Sous régionales et Internationales, ici présents ;
– Mesdames et Messieurs les Partenaires au Développement ;
– Mesdames et Messieurs les Représentants de la Société Civile et des Organisations professionnelles de la filière forêt-bois ;
– Mesdames et Messieurs, à vos titres et qualités respectifs ;
– Distingués Invités
.


C’est un grand Honneur pour moi de prendre la parole devant vous, à l’occasion du lancement officiel du Programme de Gestion Durable des Forêts, PGDF en sigle et qui coïncide heureusement avec la journée nationale de l’arbre.

Permettez-moi avant tout de vous remercier, pour nous avoir fait honneur en répondant promptement à notre invitation. Votre présence nombreuse à la cérémonie d’aujourd’hui prouve à suffisance l’intérêt que vous accordez à notre pays, la République Démocratique du Congo (RDC) et particulièrement aux problèmes environnementaux qui secouent l’humanité toute entière.

Mesdames et Messieurs,


Avant d’entrer dans le vif du sujet, je voudrai circonscrire le contexte qui justifie la conception du PGDF.

Le PGDF, ensemble des méthodes de gestion, vise à maintenir la diversité biologique des ressources forestières, leur productivité, leur faculté de régénération, leur vitalité et leur capacité à satisfaire de manière pérenne les fonctions économiques, écologiques et sociales pertinentes, sans causer de préjudice à d’autres écosystèmes.

Il n’est point besoin de vous rappeler que les forêts de la RDC couvrent une superficie estimée à 155 millions d’hectares, représentant 65% du territoire national et 10% des forêts tropicales du monde. C’est le deuxième complexe de forêts tropicales du monde avec d’énormes ressources en Biodiversité. Elle joue un rôle primordial en termes de services écosystémiques, de stockage de carbone et de régulation du climat.

Avec environ 140.000 M2 des tourbières, les forêts de la RDC ont la capacité de séquestrer l’équivalent d’environ 3 ans d’émissions de carbone de toute la planète,
ce qui représente 30 milliards de tonne de carbone, soit 15 ans de pollution mondiale.

C’est une vraie fierté pour la RDC dans ce sens que le pays ne va plus dans les négociations climatiques en termes de forêts avec arbres debout mais maintenant
avec ce sol humide que nous appelons la tourbe.

Le potentiel écosystémique de la RDC relance les débats sur la gestion durable de ses forêts qui demeurent sur une pente raide, favorisée par les besoins du pays en
matière de développement.

Paradoxalement, la contribution de cette importante ressource au développement économique de notre Pays reste mitigée avec environ 0,6% de contribution au Produit Intérieur Brut (PIB). La production forestière est dominée par 94% du secteur
informel et illégal.

Bien plus, cette importante ressource naturelle est aujourd’hui menacée de déforestation et de dégradation, les principaux moteurs identifiés sont
: l’agriculture itinérante sur brûlis, l’exploitation artisanale et anarchique
du bois d’œuvre et du bois de chauffe, l’exploitation minière, les feux de
brousse, etc.

A ces fléaux, s’ajoutent certaines causes indirectes qui sont en réalité les éléments déclencheurs des menaces qui induisent la déforestation et la dégradation des
forêts. Il s’agit, vous vous en doutez : d’une gouvernance insuffisante dans la gestion
des ressources, des conflits armés et des difficultés économiques conduisant au
chômage et à la pauvreté d’une grande masse de la population.

Soucieux d’éradiquer ces menaces en vue de permettre au biome forestier de fournir sans faille les services environnementaux déjà mentionnés ci-haut, et qui sont indispensables pour notre pays et l’humanité toute entière, le Programme de Gestion Durable des Forêts (PDGF) a été conclu avec les partenaires pour jouer le rôle d’appui au Ministère de l’Environnement et Développement Durable en vue d’une part, de mettre en place des outils de gestion et d’autre part, de renforcer les capacités institutionnelles et de toutes les autres parties prenantes avec pour finalité d’aboutir à la stabilisation du couvert forestier, lequel constitue un élément important dans la promotion d’une économie verte.

Le PDGF vise la mobilisation de la finance climatique pour le développement durable des pays ciblés, à travers la mise en place du Fonds National REDD+ (FONAREDD) destiné entre autres à la mise en œuvre du Plan d’investissement REDD+ dont celui
de la RDC.

Mesdames et Messieurs,


Eu égard à ce qui précède, le Programme de Gestion Durable des Forêts (PGDF) se présente comme un outil d’amélioration de la gouvernance de la gestion forestière.

Pour concrétiser ce paradigme, qui va confirmer le positionnement de la RDC en tant que Pays Solution à la crise climatique, nous lui avons assigné six objectifs majeurs

suivants :
1. Contribuer à une meilleure gouvernance du secteur ;
2. Elaborer de façon participative et transparente une politique forestière ;
3. Contribuer au développement d’un secteur artisanal dans la filière forêt/bois opérant dans la légalité ;

4. Soutenir le développement d’une gestion durable de forêts par des communautés et des collectivités territoriales ;

5. Garantir que la gestion des grandes concessions forestières se fait en conformité avec la législation forestière congolaise ;

6. Renforcer dans les Entités Territoriales, les capacités de l’administration forestière locale et de l’administration décentralisée pour l’encadrement des activités forestières.

Dans cette orientation, le PGDF est conçu pour contribuer dans son pilier forêt et environnement à la réalisation de la vision commune de développement du pays consacrée dans le Plan National Stratégique de Développement (PNSD), avec des impacts attendus au niveau de :

 L’orientation et du pilotage du secteur ;
 L’application des lois et règlements ;
 L’amélioration de la contribution du secteur au développement socio-économique pays ;

 La stabilisation de la dégradation des forêts ;
 La relance et le renforcement du dialogue entre les parties prenantes.
L’atelier de lancement officiel du PGDF de ce jour vise à vous informer sur les
objectifs et les résultats attendus du programme. Il vise également à favoriser l’appropriation et l’implication des parties prenantes dans sa mise en œuvre, à
travers le développement et le déploiement de toutes les synergies nécessaires.

Les différents exposés qui vont suivre et la richesse des échanges qui vont en
découler permettront de vous éclairer d’avantage sur cet ambitieux Programme.
Le succès du PGDF viendra donc conforter le leadership climatique de la RDC sous la Haute impulsion de son Excellence Monsieur Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO,

Président de la République, Chef de l’Etat.
En effet la stabilisation du couvert forestier va permettre à la RDC d’honorer ses engagements pris, qui consistent de rehausser le niveau des ambitions climatiques pour limiter la moyenne en dessous de 1.5°C. Et donc, nous fondons nos espoirs sur l’accomplissement heureux du PGDF.

Mesdames et Messieurs,
Avant de clore mon propos, j’exprime toute ma gratitude à l’ensemble des Partenaires Techniques et Financiers, l’Initiative pour la Forêt d’Afrique Centrale (CAFI) et de l’Agence Française de Développement (AFD), dont les efforts nous permettront d’accélérer nos réformes pour:

 la réduction de la pauvreté dans notre Pays ;

 la lutte contre le changement climatique ;
 la protection, la gestion durable et la valorisation de nos ressources forestières.

En vous invitant à des échanges fructueux, constructifs, ouverts afin de mieux orienter une mise en œuvre réussit de cet important Programme pour notre Pays, je
déclare ouvert l’atelier de lancement officiel du Programme de Gestion Durable des Forêts.

Vive la République Démocratique du Congo !

Vive la Coopération Internationale

Je vous remercie !