Cet appel à la Chine pour réparer les dommages causés par ses ressortissants a été lancé jeudi 9 janvier 2024 par le Directeur du Bureau d’Études Scientifiques et Techniques (BEST), Philippe Ruvunangiza, lors d’un point de presse organisé dans leurs locaux situés sur l’avenue de la Poste, en commune d’Ibanda, dans la ville de Bukavu.
Le lauréat du « Prix du Courage Civil 2024 » a ainsi lancé un appel à la mobilisation et à la responsabilité pour mettre fin au pillage des ressources minières au Sud-Kivu, en particulier, et en RDC, en général.
« La société civile congolaise et les organisations de défense des intérêts des communautés locales sont scandalisées par les pillages récurrents des ressources minières par des ressortissants chinois, en complicité avec des acteurs congolais issus aussi bien des milieux d’affaires que des milieux politiques, ainsi que des forces de défense et de sécurité », a-t-il déclaré.
Pour ce défenseur des droits humains, il est incompréhensible de voir des étrangers franchir la frontière, séjourner régulièrement sur le territoire pendant plusieurs années, exploiter illicitement des minerais, parfois sous la protection des forces de défense et de sécurité, sans qu’aucune action ne soit entreprise par le gouvernement central.
« Depuis plusieurs années au sein du BEST, nous ne cessons d’alerter les pouvoirs publics sur l’urgence de protéger les communautés locales et leurs moyens de subsistance, ainsi que de leur permettre de bénéficier de l’exploitation des ressources naturelles. Il est déplorable de constater que malgré toutes ces alertes, le pillage des ressources naturelles continue partout en RDC, tant dans les mines de cuivre et de cobalt de la province de Lualaba et du Haut-Katanga, que dans celles de diamants du Kasaï Oriental, d’or du Haut-Uélé, du Bas-Uélé, de l’Ituri et du Sud-Kivu, alors que la population ne profite pas des retombées », a poursuivi Philippe Ruvunangiza.
Cette exploitation a des conséquences sur l’environnement, les aires protégées, ainsi que sur les rivières et autres cours d’eau, qui ne sont pas épargnés par l’avidité de ces groupes, a précisé le Bureau d’Études Scientifiques et Techniques.
Le BEST invite toutes les forces vives du Sud-Kivu, notamment les élus, les personnalités publiques, les organisations professionnelles et syndicales, les organisations religieuses, les mouvements des femmes et des jeunes, ainsi que d’autres acteurs de la société civile, à emboîter le pas du Bureau de Coordination de la société civile et de la FEC dans leur mouvement de protestation.
Le BEST exige que la justice fasse toute la lumière sur ce dossier, en rétablissant l’État congolais et les populations dans leurs droits. Ce bureau a enfin exhorté l’Ambassade de Chine à s’assurer que ses ressortissants respectent les lois de la RDC et à veiller à ce que les victimes reçoivent réparation.
Justine NTAMWENGE/ Sud-Kivu