Le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a récemment diffusé une circulaire aux préfets visant à renforcer les conditions d’accès à la nationalité française. Présentée comme une « circulaire d’assimilation », cette mesure s’inscrit dans une politique migratoire plus stricte, soulignant que « devenir Français, ça doit se mériter » .
À compter du 1er janvier 2026, les étrangers souhaitant acquérir la nationalité française devront satisfaire à ces quatre exigences plus strictes : Maîtrise de la langue française, examen civique obligatoire, exemplarité du parcours et insertion professionnelle et autonomie financière. Pour la maîtrise de la langue française, un niveau B2 à l’oral et à l’écrit sera désormais requis pour les demandeurs de naturalisation, conformément à la loi Darmanin de 2024.
En ce qui concerne l’examen civique obligatoire, les candidats devront passer un test mesurant leur connaissance de l’histoire de France et leur adhésion aux valeurs républicaines. L’exemplarité du parcours signifie que les préfets sont invités à rejeter les demandes des personnes condamnées à une peine égale ou supérieure à six mois de prison et à refuser celles des étrangers en situation irrégulière ou sous le coup d’une interdiction du territoire français non levée.
Enfin, l’exigence d’insertion professionnelle et autonomie financière souligne que les demandeurs devront justifier d’une insertion professionnelle sur cinq ans, avec un contrat de travail de 24 mois minimum, et de ressources suffisantes et stables, excluant les prestations sociales, sauf exceptions.
Cette circulaire s’inscrit dans une série de mesures visant à durcir la politique migratoire en France, notamment la suppression de l’Aide médicale d’État (AME) et l’augmentation des expulsions. Bruno Retailleau, également candidat à la présidence du parti Les Républicains, justifie ces décisions par la nécessité de préserver l’identité nationale et de favoriser l’assimilation plutôt que le multiculturalisme.
Les associations de défense des droits des étrangers et les collectifs de travailleurs sans-papiers ont exprimé leur inquiétude face à ces mesures, craignant qu’elles n’aggravent la précarité des migrants et ne restreignent davantage leur accès à la nationalité française.
Christiane EKAMBO/source Infomigrants