La partie nord-est de la province de l’Ituri, en République Démocratique du Congo (RDC), fait face à une crise alimentaire préoccupante depuis un certain temps. Cette crise est principalement causée par les violences meurtrières qui ont pris une ampleur inquiétante dans cette région. Les attaques répétées ont entraîné de nombreux décès et d’importants dégâts matériels, affectant gravement les populations innocentes.
Cette annonce a été faite le vendredi 3 janvier 2025 lors d’une communication à la presse locale par M. Charité Banza Bavi, activiste des droits humains et de la défense des personnes vulnérables (REDDHUPEV), dans le territoire de Djugu, l’un des territoires de la province de l’Ituri les plus touchés par cette situation. Il a précisé que cette crise alimentaire affecte particulièrement plusieurs groupements de la chefferie des Bahema Nord, notamment Buku, Utcha, Dirokpa, Lossandrema et Kpadyu.
Dans son intervention, M. Charité Banza Bavi a souligné que la majorité des habitants de la chefferie des Bahema Nord vivent principalement de l’agriculture. Cependant, en raison de la présence des miliciens de la Coopérative pour le Développement du Congo (CODECO) dans certaines localités de la région, les champs sont désormais inaccessibles aux cultivateurs.
« La crise alimentaire à Djugu, exacerbée par les violences des groupes armés, se traduit par la présence de personnes déplacées dans presque chaque ménage. De plus, en raison de l’insécurité croissante, les gens évitent désormais certaines routes agricoles », a-t-il indiqué.
Face à cette situation, M. Charité Banza Bavi a appelé les autorités militaires à éradiquer complètement ces groupes armés locaux afin que les habitants puissent reprendre une vie normale. Il a également exhorté le gouvernement, les organisations humanitaires et les personnes de bonne volonté à fournir des vivres et des biens non alimentaires aux personnes déplacées et retournées, afin de remédier rapidement à cette crise alimentaire.
Il est important de rappeler que les conflits armés dans le territoire de Djugu, au nord-est de la province de l’Ituri, ont laissé derrière eux de nombreuses victimes, notamment des veufs, des veuves, des orphelins, ainsi que des pertes matérielles considérables pour les habitants.
Le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), publié le 31 octobre 2024, révèle que plus de 1,5 million de personnes, sur les 4,6 millions d’habitants de la province de l’Ituri (soit 34 % de la population), sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë (phase 3 ou plus) entre juillet et décembre 2024.
Olivier OKANDE / Ituri
