À l’occasion de la Journée Internationale de la Femme, un cri d’alerte résonne en République Démocratique du Congo. Raïssa Malu, ministre de l’Éducation nationale, met en lumière une réalité alarmante : « La situation éducative des filles en RDC reste préoccupante. » Cette déclaration souligne l’urgence d’agir pour garantir un avenir meilleur aux jeunes filles du pays.
En effet, une enquête révèle que seulement 59 % des femmes âgées de 15 à 49 ans sont alphabétisées, contre 86 % des hommes. Ce fossé éducatif est particulièrement frappant au niveau secondaire : si 81 % des filles fréquentent l’école primaire, seules 55 % poursuivent au secondaire. Le décrochage scolaire, significatif, touche particulièrement les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, de l’Ituri et du Kasaï.
Entre 30 et 40 % des filles abandonnent leur scolarité après le primaire, une situation dramatique pour leur avenir. De plus, moins de 15 % des femmes ont accès à des crédits bancaires pour développer des activités économiques, limitant ainsi leur insertion professionnelle après leurs études.
Bien que la gratuité de l’enseignement primaire représente un tournant historique, elle ne résout pas entièrement les défis liés à la scolarisation durable. Pour y remédier, le gouvernement a mis en place le Projet d’amélioration de la qualité de l’enseignement primaire (PEQIP). En parallèle, le Projet d’apprentissage et d’autonomisation des filles (PAAF) finance des bourses scolaires et soutient la réintégration des filles-mères.
Le Plan quinquennal 2024-2029 du ministère met l’accent sur une éducation inclusive et équitable. L’objectif est clair : « Faire de l’école un espace sûr et égalitaire où chaque fille peut développer pleinement son potentiel, sans aucune discrimination. »
Pour Raïssa Malu, « l’égalité commence sur les bancs de l’école. » Elle exhorte la société à « faire du 8 mars 2025 un moment décisif pour l’éducation des filles en RDC. » En somme, cette journée rappelle l’importance d’un engagement collectif en faveur de l’éducation et de l’émancipation des femmes.
Josué KALUBI