Le monde a célébré ce samedi 8 mars la Journée internationale des droits des femmes. En République Démocratique du Congo (RDC), cette commémoration se déroule sur fond de guerre imposée par le Rwanda à travers ses supplétifs du M23. « Cette journée, marquée par des symboles forts, démontre, s’il en était encore besoin, que Paul Kagame, son armée et leurs supplétifs violent le droit fondamental des femmes congolaises à l’est du pays en leur retirant leur droit à la vie », a déclaré la ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, Léonie Kandolo Omoyi.

Elle a précisé : « De Goma à Rutshuru, en passant par de nombreuses autres villes et territoires, des milliers de femmes ont été assassinées, leurs droits à la dignité bafoués, car on utilise le corps des femmes comme un champ de bataille. »

Organisées par le Ministère du Genre, de la Famille et de l’Enfant, les festivités à Kinshasa se sont déroulées sous le haut patronage du Président de la République, avec l’accompagnement de la Première Ministre, Judith Suminwa Tuluka. La commémoration de cette année coïncide avec le 30ème anniversaire du grand rassemblement des femmes à Beijing, dont le thème international est : « Pour toutes les femmes et les filles, droit, égalité, autonomisation ».

Au niveau national, le thème retenu est : « La femme congolaise au centre de toutes les ambitions ». Ce thème, a souligné la ministre Léonie Kandolo, englobe le développement de la nation, l’éducation, le droit au travail et la consolidation de la paix en RDC.
Environ un millier de femmes ont envahi la salle des congrès du Palais du Peuple pour prendre part à une grande célébration œcuménique en l’honneur des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), des Wazalendo et des victimes de la guerre à l’est du pays.
Dans son discours à la nation, Léonie Kandolo a félicité les femmes congolaises pour leur bravoure et leur patriotisme. « Ce mois de mars, nous vous rendons hommage pour votre courage, votre dévouement et votre patriotisme, qui font notre fierté », a-t-elle déclaré.
Elle a également mis en lumière la crise humanitaire qui sévit à cause de la guerre, rappelant qu’il s’agit de l’une des plus longues crises humanitaires de notre époque, alimentée par la cupidité et la convoitise des richesses de la RDC.
La ministre en charge du Genre a poursuivi : « Des mères et des filles sont violées, mutilées, abandonnées sur les routes sans sépulture. » Elle a souligné l’insécurité permanente, exacerbée par les déplacements forcés, dans laquelle vivent les femmes congolaises. « Malgré ces épreuves inimaginables, la femme congolaise, ma mère, ma sœur, ma fille, continue de faire preuve d’une résilience et d’une force remarquables », a-t-elle déploré.
Léonie Kandolo Omoyi a insisté sur le fait que les massacres et les violences systématiques doivent être qualifiés de crimes contre l’humanité. Elle a conclu en soulignant que les atrocités perpétrées à l’est de la RDC doivent être fermement condamnées par la communauté internationale.
Christiane EKAMBO