Sylvie Mukwa, bourgmestre de la commune de Kazamba, l’une des quatre communes de la ville de Kikwit, a lancé un cri d’alarme ce lundi 12 mai 2025 concernant la menace de résurgence du virus Ebola. Elle souligne que les récentes pluies torrentielles ont gravement endommagé le cimetière de Kambinza, où reposaient les victimes de l’épidémie d’Ebola de 1995, et ont mis à jour des restes humains.
« La ville de Kikwit est en danger. Si rien n’est fait, le virus d’Ebola pourrait rebondir. Les pluies diluviennes de ces derniers jours ont dégradé le cimetière de Kambinza, notamment la zone où reposaient les victimes d’Ebola en 1995. Ces eaux, y compris le grand ravin de Mumene, ont déterré plusieurs cadavres, et des ossements sont visibles », a déclaré la bourgmestre.
Elle appelle à une intervention urgente du gouvernement central pour éviter une catastrophe sanitaire. « Lutter contre ce grand danger exige de grandes ressources financières. Nous ne pouvons pas rester les bras croisés. Il est impératif que le gouvernement central s’implique », a-t-elle insisté.
Cette alerte intervient alors que la ville de Kikwit se prépare à commémorer le trentième anniversaire de l’apparition du virus Ebola. En 1995, l’épidémie d’Ebola à Kikwit a fait plus de 200 victimes, selon plusieurs sources. Le virus Ebola Zaïre, responsable de cette épidémie, est l’un des plus dangereux de la région.
Le mouvement citoyen Groupe d’éveil pour les intérêts de la Population (GEDIP) a également exprimé des préoccupations similaires. Le coordonnateur du GEDIP, Tipo Musiketi Inanga, a averti que le cimetière de Kazamba, où reposent les victimes d’Ebola de 1995, est dans un état de délabrement avancé, exposant la population de Kikwit à un risque sanitaire. Il a appelé les autorités à prendre des mesures immédiates pour préserver ce site et éviter une nouvelle crise sanitaire.
Face à cette situation, les autorités locales et les organisations de la société civile appellent à une mobilisation collective pour protéger la santé publique et honorer la mémoire des victimes d’Ebola.
Badylon KAWANDA BAKIMAN/Kikwit