Dans un communiqué de presse du Ministère de la Justice congolais, parvenu ce mercredi 18 décembre 2024 à la rédaction de journaldesnation.net, la République Démocratique du Congo (RDC) a déposé, mardi 17 décembre 2024, deux plaintes : l’une à Paris, l’autre à Bruxelles, visant les filiales française et belge de la société américaine Apple. Ces actions judiciaires, déposées par des cabinets d’avocats mandatés par le gouvernement congolais, revêtent une importance capitale, mettant en lumière un scandale aux ramifications internationales. En effet, la RDC accuse Apple de recel, de blanchiment d’argent et de pratiques commerciales trompeuses.
Ces accusations graves reposent sur l’allégation selon laquelle Apple se serait approvisionnée en minerais provenant des provinces de l’Est de la RDC, des minerais extraits dans des conditions effroyables, au cœur même d’un conflit qui dévaste la région depuis des années. Il est reproché à la firme américaine d’avoir sciemment utilisé des minerais dits « de sang », exploités illégalement et commercialisés via le Rwanda, plaque tournante d’un réseau de contrebande florissant.
De plus, il est estimé que ces pratiques illégales ont alimenté la guerre, causant la mort de dizaines de millions de personnes et la destruction massive de l’environnement, dévastant la flore et la faune de la région. Il apparaît donc clairement que la chaîne d’approvisionnement d’Apple est directement contaminée par ces crimes, et ce, avec la pleine connaissance des faits.
Par conséquent, la plainte déposée par la RDC met en lumière la responsabilité potentielle d’Apple dans ce conflit sanglant. Non seulement l’entreprise aurait bénéficié de l’exploitation illégale de ressources naturelles, mais elle aurait également contribué à perpétuer un cycle de violence et de souffrance. L’ampleur du drame humain et environnemental est telle que la justice internationale doit agir avec la plus grande fermeté.
La RDC attend ainsi des autorités judiciaires françaises et belges qu’elles mènent une enquête approfondie et impartiale afin de faire toute la lumière sur ce dossier et de traduire en justice tous les responsables, y compris les commanditaires rwandais des groupes armés terroristes. L’enjeu est de taille : il s’agit de mettre fin à une industrie criminelle qui enrichit quelques-uns au prix de la vie de millions d’innocents.
Enfin, le ministre de la Justice congolais a exprimé l’espoir que cette action judiciaire permettra de rendre justice aux victimes de cette tragédie. Il s’agit, au-delà de la condamnation d’Apple, de mettre un terme à l’impunité dont bénéficient les acteurs de ce commerce illégal et de garantir que les ressources naturelles de la RDC ne soient plus utilisées pour financer des conflits armés. L’affaire Apple est loin d’être close ; elle marque, au contraire, un tournant décisif dans la lutte contre l’exploitation minière illégale et ses conséquences désastreuses.
Josué KALUBI