Le lingala désormais disponible sur « Google Translate »

Plus question de dire que le lingala possède des mots ou expressions dures à traduire en français. La société américaine de services technologiques

« Google a ajouté le lingala à sa plateforme de traduction dénommée Google Translate ».

Grâce à cette décision, on peut désormais compter 133 langues disponibles sur la plateforme.

Ceux qui pensaient donc que le lingala était un dialecte ou une langue mise à part avaient tort de penser ainsi. A travers cette décision, la société Google a voulu couvrir cet espèce de fossé existant entre les différentes langues du monde. « Pendant des années, Google Translate a aidé à briser les barrières linguistiques et à connecter les communautés du monde entier », a déclaré le géant de la Silicon Valley.

On pourrait remarquer que les locuteurs du lingala étaient déjà animés d’un ferme élan d’espérance. On peut le constater à travers des leaders d’opinion qui ont exprimé leur admiration pour cette langue. Dans un tweet datant du 16 octobre 2016, Claudy Siar, journaliste français d’origine Guadeloupéenne affirmait: « le lingala est une des plus belles langues du monde. L’entendre parler c’est entendre chanter. Et lorsqu’elle est chantée elle devient divine ».

Fally Ipupa, artiste Congolais qui s’est également érigé en ambassadeur et vulgarisateur du lingala a déclaré : « lingala, meilleure langue d’Afrique, lingala meilleure langue du monde », dans son opus intitulé « À Kinshasa ». Était-ce une forme de bénédiction que le musicien imposait au lingala? Certainement oui.

Dominique Mweze, Professeur de parémiologie et doyen de la Faculté d’informatique à l’UCC, qui a participé en 2011 à la mise à jour de l’Atlas linguistique de la RDC avec des linguistes congolais de renom est d’avis comme le Réseau International Francophone d’aménagement linguistique, RIFAL en sigle que « les langues africaines dont on estime le nombre à environ 2000, représentent le tiers des langues du monde. Elles constituent donc une composante importante et irremplaçable du patrimoine linguistique de l’humanité et de sa diversité ecolinguistique ».

Il a lui même classifié au cours des mêmes assises les langues du Nord et du Sud Kivu ainsi que celles du Maniema. Il soutient l’effort de l’Unesco qui depuis 1999 a mis sur pied un plan de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’humanité dont la langue est un élément clé en tant qu’elle contribue à la construction des identités culturelles africaines. Il encourage les efforts des linguistes pour la sauvegarde des langues africaines en disparition.

Notons que le lingala est l’une des 4 langues nationales de la RDC et parlée par plus de 30 millions de personnes dans le monde. Elle est l’une des langues les plus parlées dans le ville-province de Kinshasa.

Ben EKAMBO