La situation salariale des agents du gouvernorat de la province du Kasaï suscite de vives inquiétudes et met en doute la politique de gestion de proximité prônée par le gouverneur Crispin Mukendi.
Selon plusieurs sources anonymes, ces agents accusent un retard de paiement de trois à quatre mois.
« Depuis l’arrivée de Me Crispin Mukendi à la tête de la province, nous n’avons été payés que pendant deux mois », confient certains agents contactés par notre rédaction.
Ces agents croient qu’avec l’engagement du gouverneur de province, leur paie pourrait intervenir et comparent ce dernier à son prédécesseur.
« Nous espérions une amélioration avec son engagement pour la bonne gestion des finances publiques, mais nous constatons que rien n’a changé par rapport à l’ancienne gouvernance de Dieudonné Pieme », ont-ils souligné.
Face à cette situation, certains agents menacent de démissionner, tandis que d’autres observateurs s’interrogent sur les causes de ces impayés : s’agit-il d’une faible mobilisation des recettes ou d’un manque de volonté politique ?
Des révélations font état du fait que le gouverneur attendrait la rétrocession de Kinshasa pour assurer le paiement des salaires, tandis que les recettes locales profiteraient aux intérêts personnels du gouverneur, de son vice-gouverneur et des ministres provinciaux.
Par ailleurs, certains députés provinciaux se plaignent de ne pas recevoir leur part des recettes locales.
La crise salariale touche également d’autres institutions de la province, notamment la DGRKAS, où certains agents affirment ne pas avoir perçu leur salaire depuis un à deux mois, bien qu’ils soient en première ligne pour maximiser les recettes provinciales.
D’après la cellule de communication du gouvernorat, cette situation devrait bientôt prendre fin, car le budget nécessaire pour commencer à payer les agents des institutions n’a pas encore été débloqué.
Marcel MBOMBO/Kasaï