Un nouvel épisode de violences a éclaté samedi 6 septembre 2025 dans la localité de Makumbo, à l’ouest de Cantine Aloya, en territoire de Beni (Nord-Kivu). Des échanges de tirs ont opposé deux groupes armés non encore identifiés, faisant un mort présenté comme membre de l’Union des Patriotes pour la Libération du Congo (UPLC).
Une tension persistante
Selon plusieurs témoins, les coups de feu ont retenti en pleine journée, semant la panique parmi les habitants. Les affrontements ont duré plusieurs heures, perturbant les activités locales et poussant des familles à se mettre à l’abri. L’identité exacte des assaillants demeure incertaine, mais l’incident illustre la fragilité sécuritaire d’une zone régulièrement marquée par la présence de groupes armés.
Réagissant à cet incident ce lundi 8 septembre, Justin Paluku Kavalami, président de la société civile du groupement Baswagha-Madiwe, a exprimé sa profonde inquiétude.
« C’est une situation qui nous préoccupe énormément, surtout après l’affrontement entre deux groupes armés à Makumbo. Un élément de l’UPLC aurait perdu la vie. Comme Makumbo est à la limite de notre groupement, cela suscite une grande peur au sein de la population civile », a-t-il déclaré.
Il rappelle qu’une semaine auparavant, des rumeurs faisaient déjà état d’une présence suspecte de combattants dans la zone de Masala, ce qui avait alimenté la psychose.
Appel aux services de sécurité
Dans ce contexte, la société civile appelle à une intervention renforcée des forces de défense et de sécurité.
« Nous lançons un appel pressant aux autorités pour qu’elles intensifient les patrouilles autour de Masala et ses environs, afin de rassurer la population et d’éviter que l’ennemi n’exploite cette confusion », a insisté Justin Paluku Kavalami.
Il redoute qu’en l’absence de mesures fortes, la population civile ne soit une fois de plus exposée à des massacres ou exactions, comme cela s’est souvent produit dans la région de Beni.
Le territoire de Beni reste l’un des plus instables du Nord-Kivu, marqué par la présence et la rivalité de multiples groupes armés. Ces dernières années, de nombreuses attaques ont été attribuées notamment aux ADF et à d’autres factions locales. Les affrontements internes, comme celui survenu à Makumbo, accentuent l’insécurité et maintiennent la population dans un climat de peur et d’incertitude.
La société civile appelle les autorités provinciales et nationales à prendre leurs responsabilités pour éviter une nouvelle escalade de violences et protéger des civils déjà durement éprouvés par des décennies de conflits.
Gloire Tsongo/Beni
