Au Nord-Kivu, les forces armées congolaises (FARDC) et les jeunes patriotes Wazalendo ont repris le contrôle de la localité de Walikale-centre, chef-lieu du territoire portant le même nom, depuis mercredi 2 avril 2025. La présence des forces gouvernementales dans cette entité densément peuplée intervient après le retrait des éléments du M23 et de leurs collaborateurs de l’armée rwandaise dans cette partie de l’Est de la République Démocratique du Congo.
L’information a été confirmée par des sources locales, notamment des journalistes. La cité de Walikale était passée sous contrôle de la rébellion de l’AFC/M23-RDF le 19 mars dernier à la suite de violents affrontements. Depuis lors, des jeunes patriotes n’avaient cessé de mener des attaques visant les positions des rebelles.
Cette situation avait entraîné des déplacements de milliers d’habitants vers des agglomérations encore sous calme, notamment sur la route Walikale-Kisangani.
« Personnellement, je peux témoigner que les éléments subissaient une forte pression militaire. Et depuis le bombardement de leur avion de ravitaillement, les rebelles ne savaient plus sur quel pied danser. Ils perdaient leurs soldats chaque jour dans ces attaques », nous a confié un habitant du coin qui a regagné son domicile jeudi.
Dans la zone, des sources concordantes ont toutefois rapporté le retranchement des rebelles du côté de Kailenge. Sur place, les jeunes patriotes les ont attaqués une fois de plus, a-t-on appris d’un journaliste basé à Walikale-centre. « Ils se sont battus. Les Wazalendo les ont repoussés jusqu’à Mpofi », a ajouté notre source sous anonymat pour des raisons de sécurité.
À ce stade, des habitants regagnent progressivement la cité de Walikale. Nombre d’entre eux déplorent des pillages de leurs biens. Il est difficile d’identifier les vrais auteurs. C’est le cas de ce journaliste qui n’a rien trouvé dans sa maison en revenant de son lieu de refuge. « Je suis arrivé jeudi, malheureusement ma maison a été complètement pillée. J’étais à Mubi, à 32 km de Walikale », a-t-il relaté, la voix brisée.
Il a ajouté : « À Walikale, il n’y a pas de réseau. Avant de partir, le M23 a détruit le câblage de Vodacom et Orange. Je suis parti de Walikale hier, pendant que les techniciens étaient à pied d’œuvre pour rétablir la connexion. »
Le territoire de Walikale regorge d’importants gisements miniers. Ils sont exploités par la société Alpha Mining Bisie (Alphamin), filiale de la société canadienne Alphamin Resources et d’une institution du gouvernement sud-africain, l’Industrial Development Corporation. Avant la prise de Walikale, Alphamin avait décidé de suspendre temporairement ses activités d’exploitation de la mine d’étain de Bisie en raison de l’avancée des groupes rebelles du M23 vers le site minier.
Djiress BALOKI/Nord-Kivu