Nord-Kivu : marche pacifique des femmes pour dénoncer la « passivité » des casques bleus face à l’insécurité à Goma

En ville de Goma, au Nord-Kivu (RDC), des dizaines de femmes ont manifesté « pacifiquement » ce vendredi 22 juillet 2022 dans la rue pour dénoncer la passivité des casques bleus de la Mission de l’organisation des Nations-Unies (Monusco) face à la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC.

« Demandons le départ de la Monusco sans condition et sans délai », « Retournez chez-vous, nos militaires sont capables ». Ces messages et tant d’autres étaient véhiculés à travers des calicots portés par des manifestantes.

Habillées pour la plupart en noire, tenue de deuil, ces femmes leaders dont des responsables des organisations féminines, structures regroupant les femmes politiques, femmes des organisations des sociétés civiles et les corporations ont alors fait un sit-in devant la porte de l’enclos de la Mission Onusienne.

« Normalement nous devrions faire notre déclaration devant l’autorité mais l’autorité n’accepte pas de venir vers nous, et l’autorité encore nous demande d’entrer dans l’enclos mais sans les journalistes, raison pour laquelle nous faisons notre déclaration ici», déclare une des manifestantes.

Dans leur mémorandum, elles notent une incapacité des casques bleus notamment dans les territoires de Beni, d’Irumu, de Rutshuru, au Nord-Kivu. Le cas illustratif, indiquent-elles, ce sont des attaques menées contre les soldats congolais par les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise, selon Kinshasa, dans de nombreuses agglomérations dans le Rutshuru.

« Conscientes de notre rôle en tant que mères, donneurs des vies, activistes des droits humains, nous dénonçons les faits suivants : la complicité de la MONUSCO et de la communauté internationale face à ce qui se passe chez nous depuis plus de 20ans durant », lit-on dans leur document.

En outre, elles s’opposent à toute initiative visant à négocier avec les mouvements terroristes du M23 et ses alliés.

« Nous exigeons au Rwanda, à l’Ouganda et au Burundi de négocier tout d’abord avec leurs mouvements rebelles qui sèment la terreur dans la région du Grand Lac », chute leur déclaration.

Djiress BALOKI/ Nord-Kivu/ journaldesnations.net