Au Nord-Kivu, l’avocat Me Sekera Kasereka Kivasuvwamo interpelle les autorités provinciales sur la gestion des fonds alloués aux travaux d’asphaltage du boulevard Nyamwisi Muvingi Enoch, à Butembo. Dans une correspondance adressée au Gouverneur militaire, il salue la volonté politique affichée en matière d’infrastructures, tout en proposant une contre-expertise indépendante pour évaluer la pertinence du budget fixé.
Me Sekera félicite notamment le Général Evariste Somo pour certaines mesures prises, telles que « la suppression des doubles frais de péage routier, l’affectation des recettes aux voiries urbaines et le lancement du projet de construction de 100 ponts à Butembo et Beni ». Pour lui, ces initiatives témoignent d’une volonté de bonne gouvernance et méritent encouragement.
Cependant, l’avocat rappelle que les travaux du boulevard Nyamwisi Muvingi, officiellement lancés en février 2024 par le vice-gouverneur honoraire, devaient durer 12 mois. Or, 17 mois plus tard, aucun bitume n’est encore visible sur ce tronçon de 3 km.
Concernant le coût, le marché a été évalué à 7,5 millions USD, soit environ 2,5 millions USD par kilomètre. Une somme jugée « largement excessive » par Me Sekera, qui cite en comparaison l’asphaltage de plus de 4 km de l’ex-Rue Kinshasa (actuel boulevard Julien Paluku Kahongya) réalisé pour 2,6 millions USD, soit environ 650 000 USD/km.
« Comment comprendre que 3 km du tronçon La Concorde–Rughenda puissent coûter plus de 7,5 millions USD ? », s’interroge-t-il, estimant que le coût moyen du kilomètre asphalté devrait tourner autour d’1 million USD.
Dans ses recommandations au Gouverneur militaire, l’avocat propose trois pistes principales : Procéder à une contre-expertise en sollicitant une société spécialisée, congolaise ou étrangère ; Réaffecter le surplus éventuel à d’autres tronçons prioritaires de Butembo et renforcer le contrôle sur la gestion des fonds et la qualité de l’exécution des travaux.
Djiress BALOKI/Nord-Kivu