Le temps donne raison à certains analystes politiques RD-congolais. Journal des Nations l’avait prédit quelques jours avant la publication du calendrier électoral. La visite de l’ambassadrice des États-Unis à l’ONU en cette période cruciale que traverse la RD-Congo était sans nul doute, la carte joker de la communauté internationale et les États-Unis pour apaiser les esprits à Kinshasa, alors que la pression de l’Opposition et de mouvements citoyens sur le Pouvoir en place prenait une vitesse de filtration. Le silence du Président Joseph Kabila face aux propos sentant l’ingérence de Nikki Haley trouve enfin sa vraie signification.
Lors de son passage à Kinshasa qui a tenu les opposants politiques en haleine, Nikki déclare: « Si les élections ne sont pas organisées en 2018, la RDC ne pourra pas compter sur l’appui de la Communauté internationale et celui des USA… Le président de la République doit dire que les élections doivent être organisées en 2018… ». Elle parle de 2018 sans precision de mois, et elle oblige le Raïs sans gêne.
Donc, la publication du calendrier électoral qui prévoit les élections au plus tard le 23 décembre 2018, soit dans 413 jours est la suite logique de la déclaration de Haley. Preuve:“Les États-Unis travailleront avec la communauté internationale pour aider la RDC à respecter ce calendrier, et nous sommes prêts à faire en sorte que le président Kabila respecte ses engagements en conformité avec la constitution et l’accord du 31 décembre“, affirme un communiqué publié par l’ambassadrice Nikki Haley ce lundi.
Elle n’a pas clairement voulu le dire devant la presse de peur de scandaliser les opposants qui ne jurent que sur une transition sans Kabila après le 31 décembre 2017 et qui lui ont fait confiance en se faisant consulter?
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De l’avis de quelques analystes, il sied de comprendre que l’idée était celle de faire franchir Kabila le Rubicon du 31 décembre 2017. C’est la raison pour laquelle le Président n’a pas, à son tour voulu donner la voix en réaction au language ingérant lui lancé par Nikki.
Certes, après la publication de ce calendrier de la CENI, les contestations ne cessent de surgir, mais si l’Opposition et les mouvements citoyens ne trouvent pas des plans concrets pour le « départ de Kabila le 31 décembre 2017 » tant prôné, ce sera un pari gagné pour la communauté internationale et ils n’auront qu’à se préparer pour affronter les prochaines élections en décembre 2018. Puis, Nangaa va bien consommer ses 504 jours proposés dernièrement et Kabila restera Président jusqu’en 2019.
Par ailleurs, de l’avis du journaliste et analyste politique Hugo Mabiala Bondo, le rejet du calendrier électoral de la CENI pour le moment importe peu. « Ils adorent rejetter, ces messieurs de l’opposition littérale. Ils l’ont fait pour la dernière fois en 2014, Joseph Kabila a eu le moyen de surfer jusqu’au aujourd’hui. Après ses 16 ans à la tête du pays, faudrait-il embraser le pays pour une différence de 5 mois? A mon avis, le mieux à faire c’est de faire pression afin que les contraintes soulevées par la CENI trouvent des réponses à tous les niveaux et qu’on aille vraiment aux élections. Puis, Sessanga a peut-être peur des élections. Sinon, il n’a juste que besoin de s’afficher », pense Mabiala.
René KANZUKU