RDC-Conflits Teke-Yaka: Rita Bola alerte,  » Nous sommes infiltrés et il y a une main noire derrière ces tueries ».

Les affrontements entre les communautés Teke et Yaka dans la province de Maï-Ndombe, à l’ouest de la RDC prennent de plus en plus une mauvaise tournure. La gouverneure de Maï-Ndombe, Rita Bola, parle d’une guerre et craint que celle-ci ne gagne la capitale, Kinshasa.



Elle a lancé une alerte au sortir de l’audience mardi 3 octobre chez le président de l’Assemblée nationale, Nkodia Mboso. Accompagnée des gouverneurs du Kwango et du Kwilu, elle a exprimé son inquiétude face à ce qu’elle considère comme « une planification de la guerre » par une main noire.

Agir en temps réel

Rita Bola a invité le président de la République, les présidents de l’assemblée nationale et du Sénat ainsi que le chef du gouvernement de prendre des décisions en temps réel et d’attaquer le problème à la souce. Pouf elle, la guerre est à la porte de Kinshasa, previent-elle.

« Pour moi, le pays est en guerre. S’ils ont choisi Kwamouth, c’est parce que c’est l’entrée de Kinshasa. Et nous voulons, que les décisions se prennent en temps et à l’heure afin d’agir. Nous sommes infiltrés. Il y a un problème alors attaquons le problème à la source. Et sécurisons nos territoires », a indiqué la gouverneure Rita Bola.

Pour moi, le pays est en guerre. S’ils ont choisi Kwamouth, c’est parce que c’est l’entrée de Kinshasa. Et nous voulons, que les décisions se prennent en temps et à l’heure afin d’agir. Nous sommes infiltrés. Il y a un problème alors attaquons le problème à la source. Et sécurisons nos territoires », a indiqué la gouverneure Rita Bola.



Débutés depuis le mois d’août, les affrontements entre Teke et Yaka ont fait plus de 150 morts déjà dont les militaires et policiers, plus de 200 maisons incendiées. Selon le Haut commissariat aux réfugiés ( HCR) près de 20.000 personnes, parmi lesquelles 285 enfants non accompagnés ont fui ces récents affrontements.

Une guerre hégémonique

Vivants depuis plusieurs décennies ensemble, les Teke se considèrent comme les premiers occupants des certaines terres qui longent le fleuve Congo sur environ 200 kilomètres. Début août, les membres des deux communautés Teke et Yaka ont lancé les hostilités dans la cité de Kwamouth. Ils se sont affrontés à l’arme blanche.

A la base: La majoration à la hausse d’une redevance exigée par les Teke à la tribu Yaka. « La redevance fixée à une cinquante des mesurettes de maïs est passée à 150 mesurettes et d’un sac de cossette de manioc à cinq sacs », avait rapporté Fidèle Lizorongo, membre de la société civile de la province de Maï-Ndombe. Il l’avait annoncé au cours d’une interview à la radio Deutsche Welle.

Le dimanche 11 septembre dernier, les autorités traditionnelles de la province du Kongo-Central avaient appelé les Teke et les Yaka à faire la paix pour calmer les tensions à Kwamouth. Une rencontre au sommet a eu lieu aussi le 30 septembre entre le chef de l’état Félix Tshisekedi et les présidents de l’assemblée nationale, Christophe Nkodia Mboso et celui du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo sur la situation sécuritaire de cette partie du pays.

En 2018, d’autres affrontements presque similaires avaient éclaté entre les communautés Banunu et Batende à Yumbi, toujours dans la province du Maï-Ndombe. Ces conflits interethniques ont fait au moins 500 morts et avaient été qualifiés de possibles crimes contre l’humanité par l’ONU.

Christiane EKAMBO