En République Démocratique du Congo, Médecins Sans Frontières (MSF) a été contrainte de réduire ses activités à Minova et Numbi, deux localités situées dans le territoire de Kalehe, au Sud-Kivu. C’est la conséquence de l’escalade des affrontements armés dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu en début 2025, affirme l’ONG médicale dans un communiqué consulté par Journaldesnations.net.
Des éléments du M23 militairement appuyés par les soldats rwandais ont percé mardi dernier vers Minova à l’issue des combats dans le territoire de Masisi avec des forces armées congolaises et ses collaborateurs. De lors, Minova a été la toute première entité du Sud-Kivu occupée aux mains de la rébellion, avec qui, Kinshasa ne veut pas négocier.
Dans cette localité comme à Numbi, Médecins Sans Frontières appuie des structures de santé. Il s’agit de l’hôpital général de référence (HGR) de Minova et au centre hospitalier (CH) Numbi. Sur place, « plus de 270 blessés ont été soignés entre le 3 et le 18 janvier par des équipes MSF, » rapporte l’organisation.
Face aux combats, des activités de santé tournent au ralenti, poussant des patients hospitalisés à l’HGR de Minova à prendre fuite pour se mettre à l’abri des impacts de balles et de bombes.
« Depuis le 19 janvier, MSF a réduit ses activités dans ces deux structures médicales en appui au ministère de la Santé. La plupart des patients hospitalisés à l’HGR de Minova ont fui, suivant le déplacement massif de la population. Selon OCHA, les blessés et les autres patients ont été réorientés vers les structures sanitaires à Goma pour les soins spécifiques », lit-on dans le même document.
Dans le même contexte d’instabilité, MSF affirme avoir sorti « une partie de son staff de Kiniezire, où est basée sa coordination pour les projets de Numbi et Minova ».
Depuis jeudi 23 janvier, des violents affrontements sont concentrés sur l’axe Sake et Goma. La force de la SADC a d’ailleurs intervenue avec son arsenal militaire afin d’appuyer l’armée congolaise et ses collaborateurs civils localement appelés « Wazalendo ». Pour le moment, la ville de Goma ne cesse d’accueillir des déplacés de guerre, coincés dans des camps soit dans des familles de proches voire des bonnes volontés.
Djiress BALOKI/ Grands lacs