Défense publique du mémoire de DEA : Julien Paluku Kahongya obtient la plus grande distinction

Après une brillante défense  publique de son mémoire de DEA intitulé :  » Nécessité du management  des conflits armés  au Nord-Kivu : Paradoxe entre actions des groupes armés et besoin de restaurer le pouvoir d’Etat « , c’est sans surprise que le récipiendaire Julien Paluku Kahongya a obtenu la mention : « Plus grande distinction ».

Devant des éminents professeurs, il a passé l’épreuve de feu ce samedi 20 mai à l’ Université de Kinshasa  en  faculté des Sciences Sociales, Administratives et Politiques, Département  des Sciences Politiques et Administratives.

Le récipiendaire Jumien Paluku entouré des membres du Jury et de son épouse

Dans ce mémoire de DEA, Julien Paluku Kahongya  décèle les faiblesses de l’Etat et préconise quelques pistes de solution pour raviver la puissance de l’Etat au Nord-Kivu. Pour Julien Paluku, l’Etat qui doit être un monstre a perdu le monopole de la violence légitime qui devient aujourd’hui l’apanage des groupuscules (groupes armés, milices).

« Ces derniers font alors une gouvernance privée en s’accaparant de ce que l’Etat devrait faire. C’est ce qui se passe au Nord-Kivu », avance le chercheur Julien Paluku.  Dans son étude, il analyse le fléchissement de l’Etat à travers 4 instruments. Pour lui ; la puissance de l’état c’est son armée, sa police, sa justice et son administration territoriale. « Lorsque nous sommes allés sur terrain, en analysant ces 4 instruments, on a détecté des faiblesses dans chacun de ces instruments.  Ce qui a pour conséquence, la faiblesse de l’état lui-même », fait savoir le chercheur Julien Paluku.

Comme solution, le récipiendaire parle du « Pentagone managérial de gestion des conflits ». «  Nous avons donc préconisé ce que nous avons appelé un pentagone managérial de gestion des conflits. On a considéré 5 angles par lequel les gouvernants doivent axer leurs politiques, notamment l’angle politique, l’angle sécuritaire, l’angle économique, l’angle diplomatique et l’angle administratif », souligne avec dextérité Paluku Kahongya. Et il précise que tous ces angles doivent être coordonnés de manière à ce que l’un interagisse sur l’autre et vice-versa pour obtenir un résultat.

Soulignant sa satisfaction à partager aujourd’hui sa longue expérience pratique dans l’administration publique avec le monde scientifique, il a indiqué que la finalité de son étude devra aboutir à sortir « une théorie qui soit une thérapie que l’Etat doit appliquer dans les zones à conflits de manières à asseoir profondément son autorité ».  

Avec ce diplôme, Julien Paluku Kahongya  est ainsi admis au cycle doctoral. Pour conclure,  il a indiqué que l’état a encore à faire pour renforcer ces instruments de puissance et c’est en renforçant ces éléments de puissance qu’on peut arriver à la paix durable.

« On peut convoquer des dialogues et des dialogues mais tant que l’état ne pensera pas à renforcer ces instruments  qui font sa puissance, tout le monde pourrait se promener en RDC comme c’est le cas aujourd’hui avec les forces d’agression », a-t-il déclaré à la presse présente à sa soutenance.

Christiane EKAMBO