Kinshasa : l’intégration du genre demeure très lacunaire dans les Médias

« L’intégration du genre peine a être prise en compte dans le secteur médiatique de Kinshasa », tel est le contat issu de l’atelier d’évaluation de l’intégration du genre au sein des médias. Une activité organisée vendredi 10 septembre par la plate-forme Cadre Permanent pour l’intégration du genre dans les médias en sigle, CPIGM en collaboration avec l’organisation de droit canadien, Journalists Human Rights, JHR.

Une vue des responsables des médias participants à l’atelier organisé par CPIGM en collaboration avec Journalists Human Rights à Kinshasa

Au cours de cet atelier qui s’est tenu dans la salle des réunions de JHR dans la commune de la Gombe, au total 15 responsables des maisons de presse ont fait l’état des lieux de la prise en compte de l’intégration du genre au sein des médias de Kinshasa. Il ressort que les femmes ne sont pas très productives surtout en ce qui concerne la presse écrite,  certains organes de presse de renom de presse écrite, à Kinshasa n’ont presque pas des femmes au sein de leur rédaction, la plupart des contenus journalistiques ne prennent pas en compte l’aspect genre ( illustrations,  paroles aux femmes, articles sur les femmes…).

 

Tableau sombre

Sous la facilitation de Christiane EKAMBO, éditrice-responsable de journaldesnations.net et coordinatrice de CPIGM, les responsables des médias également membres de cette structure ont réfléchi sur les causes profondes de cette intégration lacunaire du genre dans les organes de presse.

Quelques freins à l’éclosion du genre et à son appropriation par les hommes et femmes des médias ont été relevés. Il s’agit notamment du manque d’une politique genre dans les médias,  manque de persévérance des femmes des médias, la mauvaise rémunération, le manque de rigueur lors du recrutement des journalistes, pas des programmes innovants en ce qui concerne les médias axés sur les femmes, refus des femmes de donner de la voix, l’esprit mercantiliste des responsables des presses, la liste n’est pas exhaustive.

Au regard de ce tableau sombre, les responsables des médias ont proposé des pistes des solutions pour l’amélioration de plus de représentativité des femmes dans les médias et la promotion des contenus sur les droits humains.

Changer la donne

Il s’agit notamment: de mettre le répertoire des femmes conçu par l’Union Congolaise des femmes des médias (Ucofem) à la disposition des professionnels des médias, opter pour une rigueur dans le recrutement des journalistes, améliorer la rémunération des professionnels des médias, organiser des séances de remise à niveau au sein des rédactions, la prise en compte d’une politique genre.

En somme, les participants ont émis le vœu de contribuer massivement à la vulgarisation de la charte sur la politique de l’intégration et promotion du Genre dans les médias adoptée le 23 février 2021 lors d’un atelier organisé par Journalists Human Rights à Kinshasa.

Prenant la parole, le gestionnaire principal de JHR/RDC, Prince Murhula a encouragé les membres de CPIGM à « définir des mécanismes pour des rencontres régulières pour apprécier périodiquement l’évolution de la mise en œuvre de la charte sur le genre dans les médias ». Et a promis l’accompagnement de son organisme pour permettre au Cadre Permanent pour l’intégration du genre dans les médias de s’approprier la problématique du genre et d’en faire large diffusion.

De son coté, Lucie Ngusi reponsable projet a invité les membres à « créer une commission de monitoring pour le suivi de l’intégration du genre dans le média », tout en signalant que l’étude préliminaire faite par sa structure présente également une situation peu luisante de la prise en compte du genre dans les médias.

Il faut rappeler que le cadre de son projet » Canada monde, La voix des femmes et des jeunes filles », Journalists For Human Rights JDR-RDC, vise plusieurs objectifs pour l’intégration du genre dans les médias, notamment: Renforcer les journalistes en capacité et les outiller pour la couverture des questions relatives aux droits humains plus efficacement et éthiquement au profit de leurs propres communautés .

À travers ce projet, Journalists For Human Rights JHR international vise aussi à engager les membres des communautés au respect des droits humains et plus particulièrement ceux des femmes et des filles pour lutter contre l’impunité des toutes les violations.

Francis OTSHUDI